L’affaire avait fait grand bruit en septembre 2016 à l’occasion de l’élection présidentielle au Gabon, et avait fait la manchette de plusieurs tabloïds aussi bien gabonais qu’ivoiriens.
Au cours d’une interview accordée à une radio internationale, le président élu Ali Bongo avait déclaré que l’Ivoirien Yéo Sihifowa Namogoh a été pris la main dans le sac et qu’il a orchestré la fraude pour le camp adverse. Avec d’autres jeunes Ivoiriens, il avait été arrêté. « Le gouvernement ivoirien suit la situation des Ivoiriens au Gabon. Évidemment, nous la suivons et nous essayons de faire en sorte que nous n’interférions pas dans une situation qui elle-même est déjà complexe. Je pense que chacun le comprend. Donc vous permettrez que je ne dise pas haut ici ce qui est fait. Evidemment, il s’agit de faire en sorte que les Ivoiriens ne soient pas touchés par ce problème qui est interne au Gabon, qui n’a rien à voir avec l’Etat de Côte d’Ivoire qui observe, j’allais dire, avec la plus grande distance ce qui se passe dans ce pays frère et ami », avait réagi le ministre Koné Bruno, alors porte-parole du gouvernement, au cours d’une conférence de presse au sortir du conseil des ministres du mercredi 07 septembre 2016.
Il avait même émis des réserves sur les accusations proférées contre Yéo Sihifowa Namogoh et ses camarades qui étaient au Gabon pour une prestation professionnelle. « Il arrive, comme partout ailleurs, que des personnes qui sont candidates se dotent de structures permettant de traiter en parallèle les données d’une élection. Nous ne pouvons pas en dire plus. Si nous savons le niveau d’implication de ces jeunes gens, à ce moment-là, nous aviserons. Pour le moment, pour ce que nous savons, ce sont des jeunes Ivoiriens qui auraient de manière indépendante, pris parti de travailler pour un camp. Là aussi, nous n’avons pas de commentaire, en tant qu’Etat, à faire, puisque ça n’a rien à avoir avec l’Etat de Côte d’Ivoire », avait ajouté le porte-parole du gouvernement ivoirien.
L’élection présidentielle au Gabon avait pris fin avec un nouveau mandat pour le président Ali Bongo. Depuis lors, les jeunes ivoiriens sont en prison. Aux dernières nouvelles ils seraient mal en point. Des parents de Yéo Sihifowa que nous avons rencontrés, mardi 16 octobre 2018 à Cocody, ont déclaré être dans le désarroi total. Ils souhaitent que le ‘’gouvernement ivoirien fasse un geste’’. Ils estiment qu’au nom de ‘’la très vieille amitié qui lie les deux pays, le président gabonais pourrait certainement faire preuve de clémence et les gracier’’.
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