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Société

Dibi Kouassi Nicolas, président du Groupement pour l’insertion des élèves et étudiants handicapés de Côte d’Ivoire

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A la faveur de la journée mondial du handicap célébrée tous les 09 octobre, Dibi Kouassi Nicolas, président du Groupement pour l’insertion  des élèves  et étudiants handicapés physiques de Côte d’Ivoire (GIEHPCI) se confie à linfodrome.ci. Dans cet entretien, il nous fait part des difficultés que rencontres ses camarades et lui tant au niveau scolaire que professionnelle.

Que savoir de la structure que vous dirigez ?

Le Groupement pour l’insertion des étudiants et élèves handicapés physiques de Côte d’Ivoire (Giehpci) a vu le jour en 1980 par la volonté des étudiants handicapés avec le soutien du Centre national des œuvres universitaires (Cnou) de l'époque. Pour son évolution, notre structure a pu s’installer dans toutes les universités publiques de Côte d’Ivoire et compte 600 membres actifs sur tout le territoire ivoirien. Mais, l’on peut estimer à plus de 1200 étudiants handicapés en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, notre structure s’est étendue au niveau des élèves.

Quel est intérêt pour l’étudiant handicapé d’ intégrer cette association ?

En générale, les personnes handicapées sont renfermées sur elles-mêmes. Et lorsqu’elles viennent dans cet univers plus vaste comme le campus, avec le regard des autres, cela n’est pas facile pour ces derniers qui ont été toujours, pour la plupart, auprès des parents. Ils sont plus ou moins complexés. Mais, lorsqu’ils se joignent à la structure, ils sont sensibilisés, les barrières psychologiques sont brisées. Ils ont un mental en voyant les aînés, les autres, avec les activités, c’est une famille. Au-delà de ça il y a aussi des privilèges au niveau de l’école. A savoir le logement gratuit, la bourse lorsque tu passes en année supérieure, …. Il y a beaucoup d’intérêts.

Quelles sont les actions posées par le GIEHPCI ?

Depuis sa création, notre structure a posé de grands actes qui, selon nous, ont contribué à l’épanouissement des étudiants handicapés. Nous avons un quota de chambres, de lits, ce qui facilite le logement. Nos aînés ont menés la lutte qui a abouti à des textes de lois. Tel que le décret de 1987 qui a permis à l’étudiant qui passe en année supérieurs d’avoir automatiquement la bourse. Au niveau de l’insertion professionnelle, il ya le recrutement dérogatoire. Ce recrutement n’est pas encore institutionnalisé, et c’est notre combat. Mais, cela a été une action de notre organisation.

Quels sont les perspectives actuelles de cette association ?

Notre objectif général est de promouvoir les droits des élèves et étudiants handicapés. Pour atteindre cela, nous sensibilisons, formons et faisons la promotion de l’insertion professionnelle. A court terme, nous sommes en train de faire des plaidoyers afin que l’État ivoirien puisse signer les décrets d’application des textes de lois en faveur des personnes handicapées. La première loi nationale concernant le handicap a été votée en 1998, mais jusqu’à aujourd’hui aucun décret d’application n'a été pris alors que c’est une loi qui devrait contribuer à l’épanouissement des personnes handicapées en général, tant au niveau de l’éducation que de l’insertion soci9-professionnelle surtout.

Il y a des dispositions afin que sur tous les concours de la Fonction publique, il y ait un quota pour les personnes handicapées. Si le décret relatif à cet article est pris en compte, la problématique de l’emploi des personnes handicapées sera résolue. Il y a aussi une autre lois qui demande à l’État d’octroyer un quota de 5% sur tous les concours de la Fonction publique.

Votre association ne semble être présent que sur le campus d'Abidjan....

Nous sommes entrain d’installer des sections sur tout le territoire ivoirien pour une meilleure sensibilisation surtout de nos parents pour les plus petits. Par ce qu’il y a encore des parents qui n’investissent pas pensant que les personnes handicapées ne sont pas productives. Parce qu’il n’y a pas d’emploi après les diplômes acquis, donc il faut vraiment une sensibilisation. Au-delà de tout ça, il y a encore des parents qui cachent leurs enfants. En outre, il n’y a pas assez d’école en Côte d’Ivoire pour accueillir les handicapés.

Comment êtes-vous perçu par vos camarades, les valides ?

Je pense que ça va ! Souvent, il y a des malentendus. Quant vous apprenez qu’un étudiant dit valide a manqué à un étudiant handicapé, en général se sont les nouveaux bacheliers qui le font, sinon avec les anciens ça va. Au contraire lorsqu’un étudiant dit valide voit un étudiant handicapé en difficulté, il l’aide et c’est courant sur le campus. Il y a souvent des cours qui se font dans des salles de travaux dirigés en hauteur, et c’est difficile pour le camarade handicapé d’y accéder, mais, les autres l’y aident.

Quels sont cos rapports avec les autres syndicats sur le campus ?

Nous entretenons de bons rapports avec les autres structures syndicales. Il n'y a pas de problème. La Fesci, l'Aeemci, le collège des délégués, etc. Par exemple, à chacune de nos activités, ils sont tous présents. C’est l’entraide entre nous. Nous avons également de bons rapports avec nos autorités universitaires et administratives.

Quelles sont les difficultés que les handicapés rencontrent en général, dans leur cursus scolaire.

Les difficultés sont accentuées au niveau académique. Nos universités, de manière générale, ne sont pas inclusives. De toutes les universités publiques de Côte d’Ivoire, c’est seulement l’Université Félix Houphouët-Boigny seule qui possède un minimum de disposition pour accueillir des étudiants aveugles. Sinon il n’y a rien pour les mal-entendants, les muets, etc… Les bibliothèques ne sont pas adaptées, dans les bâtiments il n’y a pas d’ascenseurs pour les personnes en fauteuil roulant. Nous interpellons, à chaque fois, les autorités administratives concernant les difficultés liées aux études afin que nous soyons pris en compte à tous les niveaux. Cependant, nous remercions l’Etat pour les efforts déjà fournis tel que les bourses, le logement dans les cités, la scolarité, etc… Mais, il faut le reconnaître, il reste beaucoup à faire.

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