Droits d’auteur : A’salfo et les artistes autorisés par le ministre Bandama à créer un comité scientifique

Traoré Salif dit A’salfo, lead vocal du groupe Magic System a marqué un grand coup. A son initiative, les artistes de Côte d’Ivoire ont obtenu l’autorisation du ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama, de créer un comité scientifique qui aura pour mission de réfléchir sur la collecte et la redistribution des droits  d’auteur. C’était à la mi-journée de ce jeudi 28 février à l’occasion d’une rencontre entre une délégation desdits artistes et leur ministre de tutelle au 22^e étage de la Tour E au Plateau.

Intervenant à cette tribune en tant qu’initiateur de la rencontre et porte-parole des siens, A’salfo a relevé l’urgence de reformer la politique qui régit les droits d’auteur en Côte d’Ivoire afin que les artistes profitent réellement des retombées de leurs œuvres.

« Quand vous êtes arrivé M. le ministre, mon premier combat était de réorganiser la politique de gestion des droits d’auteur en Côte d’Ivoire. Car nous avons remarqué que les querelles reviennent toujours sur la distribution de ces droits d’auteur et ce sont les auteurs-compositeurs qui en pâtissent. Mais avant qu’on en parle il y a eu des crises au Burida (…) », a rappelé le lead vocal de Magic System.

Puis de poursuivre : « En France nous nous battons contre les radios et télé pour que nos droits soient payés. Mais ici c'est le contraire. On se bat contre notre propre maison et on perd de vue l'essentiel. C’est pourquoi je ne suis pas là pour parler de crises. Je suis là pour qu'on puisse reformer les textes sur les droits d’auteur. Je vous demande donc l’autorisation de mettre en place un comité scientifique qui va réfléchir sur la question et faire des propositions dans ce sens. »

Touché par cette noble initiative, le ministre Bandama n’a pas tari d’éloges pour Traoré Salif.

« Je veux remercier A’salfo pour son initiative et remercier tous les membres de sa délégation qui souhaitent qu'on mette en place un comité scientifique pour réfléchir sur la problématique des droits d'auteur. A’salfo, je sais que vous êtes un homme qui s'inscrit dans une démarche de paix. Vous êtes ambassadeur de bonne volonté et votre rôle est de rapprocher ceux qui sont en conflit. Et vous l'avez prouvé à maintes reprises. Quand j’avais eu des démêlés avec mon jeune frère Pat Sako, c’est vous qui avez arrangé les choses », a-t-il loué.

Aussi, n’a-t-il pas hésité à donner une suite favorable à la requête de ses hôtes du jour.

« Vous avez raison de vouloir reformer les textes sur les droits d’auteur parce que parfois on est dépassé. Les choses vont vite. Les conflits qui naissent, sont souvent le fait de la mauvaise appréciation de la réalité. Avec le numérique par exemple, il y a une forte consommation qui est non-rémunérée. Les artistes et compositeurs que vous êtes, vous êtes une mine d'expérience et il est bon que vous fassiez des propositions. Nous accédons donc à votre proposition et nous allons prendre un acte pour rendre fonctionnel ce comité scientifique », a promis le ministre de la Culture et de la Francophonie.

Et de préciser : « Les organes du Burida ne seront pas dissouts. Ils fonctionnent et leur mandat arrive à terme dans quelques mois. Il faut laisser les organes aller au bout de leur mandat. Cela crédibilise nos institutions. Il ne s'agit donc pas de dissoudre les organes mais de les renforcer. C'est un secteur qui évolue et des reformes qui ont été faites il y a 5 ans sont dépassées aujourd'hui. Chaque réforme doit faire avancer la maison. »

A cet égard, Maurice Bandama a donné mission au futur comité scientifique de réfléchir sur les dispositions techniques à mettre en place pour que la traçabilité des droits d’auteur soit indiscutable. Ce, afin que les artistes reçoivent effectivement ce qu’ils produisent et qu’ils aient confiance en leur maison.