Un conteneur intercepté au Havre (Seine-Maritime) avant son départ pour Abidjan, en Côte d'Ivoire, où un second a été retrouvé et bloqué à temps. Les gendarmes du Val-d'Oise ont pu retrouver la marchandise que les escrocs présumés s'apprêtaient à écouler en Afrique.
Il y avait notamment 91 600 masques chirurgicaux pour une valeur à l'achat de 70 000 € dont ils espéraient en retirer un beau bénéfice en profitant de la crise sanitaire.
Six personnes originaires du Val-d'Oise et des Hauts-de-Seine ont été placées en garde à vue début mai dans ce dossier.
L'enquête des gendarmes débute avec la plainte, le 28 avril dernier, d'une société marseillaise qui avait répondu à de multiples commandes expédiées dans le Val-d'Oise mais pour lesquelles elle n'avait jamais été payée.
Saisis de l'enquête, les gendarmes de la brigade de recherche de Montmorency, appuyés par la section de recherche de Versailles, ont pu, en l'espace d'une semaine, identifier les auteurs présumés de l'escroquerie.
Ces personnes utilisaient une fausse identité pour approcher de grandes entreprises, en se faisant passer pour les responsables des achats d'un grand groupe hôtelier. Une méthode efficace qui rendait leur démarche crédible, notamment lorsqu'ils indiquaient travailler pour le groupe Accor, selon nos informations.
La marchandise passait par Louvres, Aubervilliers et Aulnay-sous-Bois
Les suspects passaient alors les commandes en fournissant aux entreprises des fausses preuves de virements bancaires.
Les factures paraissant acquittées, les entreprises expédiaient les marchandises dans un entrepôt situé à Louvres. Il restait à la transférer dans deux autres entrepôts situés en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers et à Aulnay-sous-Bois, spécialisés dans l'expédition de colis en Afrique.
Saisis initialement d'une escroquerie avoisinant les 100 000 € de préjudice, les enquêteurs ont ainsi pu remonter la filière d'écoulement et ont réussi à identifier et localiser les deux conteneurs contenant la marchandise issue de l'escroquerie initiale.
Masques chirurgicaux, iPhone et champagne
Début mai, une opération judiciaire d'envergure engageant 72 gendarmes avait permis l'interpellation des six suspects. Le premier conteneur a pu être saisi et rapatrié dans le Val-d'Oise le 14 mai, alors qu'il se trouvait encore au Havre. Outre les masques chirurgicaux, il contenait pour 200 000 € de smartphones dernier cri, iPhone et Samsung, du vin et du champagne, des produits cosmétiques…
L'enquête fait désormais l'objet d'une ouverture d'information au tribunal judiciaire de Pontoise. Les investigations se poursuivent sur commission rogatoire afin d'identifier la provenance de la marchandise contenue dans les deux conteneurs saisis, et déterminer si l'origine est également frauduleuse, comme le laisse supposer notamment l'absence de documents relatifs aux smartphones.
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