Ce projet, né de la volonté de combattre les pratiques dangereuses d’avortement clandestin, s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation et d’accès sécurisé aux services de santé reproductive en Côte d'Ivoire.
Lors de cette soirée, Mariam Doumbouya, coordinatrice générale du projet, a rappelé l’urgence de la situation. Elle a mis en lumière les nombreux risques encourus par les femmes et jeunes filles ivoiriennes souvent confrontées à des choix dangereux en matière de santé reproductive. « Malgré les avancées législatives, comme la ratification du Protocole de Maputo, l’accès à l’avortement sécurisé reste difficile, en grande partie à cause de la stigmatisation et d’une application inégale des lois », a-t-elle déploré.
S’appuyant sur l’article 427 du nouveau code pénal qui régit strictement les conditions d’Interruption volontaire de grossesse (Ivg), le projet « Parce que tu comptes » se veut une réponse directe à ces défis. Il vise non seulement à informer la population, mais aussi à réduire les avortements clandestins qui mettent en danger la vie des femmes.
La soirée a également permis de détailler les actions concrètes du projet. Mariam Doumbouya a insisté sur la nécessité d’impliquer à la fois les femmes et leurs conjoints dans cette démarche. « La décision d’interrompre une grossesse ne repose pas uniquement sur la femme, la loi engage également les conjoints dans cette prise de décision », a-t-elle rappelé.
Une vaste campagne de sensibilisation sera déployée dans cinq régions : le district autonome d’Abidjan et les régions du Hambol, de l’Iffou, de la Marahoué et du Poro, avec pour objectif d’informer les populations sur les conditions légales entourant l’Ivg et de lutter contre la stigmatisation.
Le projet s’appuie sur des réformes législatives récentes, notamment la promulgation de la loi N°2024-358 qui vient renforcer le cadre juridique encadrant l’Ivg. Cette loi, promulguée le 19 juin 2024, interdit l’avortement en Côte d'Ivoire sauf dans des cas spécifiques comme le viol, l’inceste ou lorsque la santé physique ou mentale de la mère est menacée.
Une première séance de sensibilisation a eu lieu durant le gala, permettant aux invités de mieux comprendre les enjeux légaux et sanitaires liés à l’avortement. Le lancement officiel de la campagne de sensibilisation nationale sera annoncé lors d’une conférence de presse prévue dans les prochains jours.
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