Une alerte lancée par la SODECIinterpelle à une prise de mesures urgentes et durables pour assurer la distribution de l’eau potable dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire perturbée par l’orpaillage clandestin. Il y a péril en la demeure désormais sur la distribution de l’ eau, une ressource plus que vitale pour tous, après la dévastation des forêts et la dégradation de l’écosystème par ce fléau d’extraction d’or tous azimuts.
« L’orpaillage illégal pratiqué dans les régions du N’Zi, du Bélier et dans le District Autonome de Yamoussoukro perturbe significativement la fourniture en eau potable dans les villes de Yamoussoukro – Toumodi – Djékanou – Bocanda – Dimbokro et les villages rattachés », alerte la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (SODECI). Ces cinq villes comptabilisent au moins 400 mille habitants et le fléau de l’orpaillage clandestin s’étend à plusieurs autres régions en Côte d’Ivoire. Cependant, malgré les sensibilisations et les répressions, l’orpaillage clandestin persiste et ses dommages s’aggravent.
En effet, le long du processus de l’extraction de l’or, plusieurs produits chimiques utilisés peuvent affecter la qualité de l’eau. En l’occurrence, le cyanure dont la toxicité conduit à une mort imminente selon la quantité absorbée. De plus, la décomposition du cyanure dans la nature accroît la probabilité d’une forte concentration de nitrate dans les sources d’eau.
« Les enfants exposés aux nitrates dès leur plus jeune âge souffrent de problèmes de croissance et de développement cérébral qui ont des répercussions sur leur santé et, plus tard, sur leur capacité à gagner leur vie à l’âge adulte », relève la Banque Mondiale après des études dans plusieurs pays sur la qualité de l’eau, celle de l’économie et du capital humain. D’évidence, la subtilité de la gravité des dégâts causés par l’extraction de l’or sans le respect des normes entraîne irrémédiablement la Côte d’Ivoire vers une catastrophe environnementale, économique et sanitaire.
Des explosifs utilisés lors de l’extraction de l’or propagent dans l’environnement une panoplie de substances toxiques, puis endommagent les sols et les infrastructures dédiées à la distribution de l’ eau potable. Face à ces nuisances le travail de fourniture de l’eau potable aux populations devient périlleux non seulement pour les agents sur le terrain, leur famille et l’ensemble de la population. Car, les intimidations, les violences et l’usage illégal d’armes à feu sont récurrents dans les zones où sévit l’orpaillage clandestin.
L’appel de la SODECI invite les autorités compétentes à agir pour permettre la distribution de l’eau potable aux populations. Aussi, la Banque Mondiale insiste-t-elle : «?Les pouvoirs publics doivent prendre d’urgence des mesures pour lutter contre la pollution de l’eau de sorte que les pays puissent croître plus rapidement de manière équitable et durable sur le plan environnemental.?»
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