Chez les Atché, on vit dans une peur constante. Celle de voir s’effondrer l’imposante bâtisse dans laquelle vit une dizaine de personnes, notamment des enfants et des personnes du troisième âge. C’est que la maison, qui fait frontière avec un gigantesque canal, risque à tout moment de s’écrouler.
Miézan Atché, ancien transitaire à la retraite et propriétaire du bâtiment, a été presque surpris par cette situation. Selon ses explications, le canal (une voie d’eau) autrefois insignifiant, s’est progressivement étendu sous l’effet de l’érosion. «En 1994 où j’ai construit la maison, la distance qui la séparait du canal était si grande que je pouvais rallier mon garage situé dans l’arrière-cour, en l’empruntant avec mon véhicule sans risque», explique-t-il.
Pour faire face à l’inquiétante progression du canal, il indique avoir investi plus de 8 millions de FCfa dans des travaux pour sauver la maison. Mais cela ne semble pas suffire à protéger efficacement l’impressionnante bâtisse et ses dépendances. A l’instar de la maison des Atché, de nombreuses réalisations sont sous la menace de cette érosion galopante. Certaines d’entre elles ont déjà été partiellement aspirées par cet abysse avide. Et les riverains n’ont d’autre choix que de s’en remettre aux autorités. Le bitume fait aussi les frais de cet élargissement spectaculaire du canal. Il se fend dangereusement, et des images relatives à cette situation ont d’ailleurs récemment inondé la toile.
Les travaux de construction d’une voie express en cause
Pour Miézan Atché, il n’y a aucun doute. Si le canal s’est ainsi agrandi à une grande vitesse en seulement quelques années, cela est la conséquence des travaux réalisés en amont. Notamment ceux de la nouvelle voie express qui relie le quartier Koweit au Palais de justice de Yopougon. Les nombreuses canalisations réalisées lors de la construction de cette voie y ont largement contribué. Notamment au niveau du rond-point du quartier Petit toit rouge.
«Cela a drastiquement augmenté le débit d’eau que nous recevons en aval. Les ingénieurs n’ont pas tenu compte de cet impact environnemental que nous subissons», clame-t-il.
Pour lui, le canal qui prend sa source depuis cette route aurait dû être construit avec des buses en béton jusqu’à la lagune où se jettent les eaux qui y transitent. «Cela aurait contribué à protéger les habitations ainsi que les infrastructures qui se trouvent sur le chemin du canal», soutient-il, non sans mentionner ce qu’il qualifie de laxisme des autorités communales sur ce dossier depuis de nombreuses années.
Ces problèmes constatés par endroits ne sauraient cependant remettre en cause la meilleure gestion des eaux de ruissellement observée dans le district d’Abidjan.Abidjan mieux parée face aux pluies diluviennes. La ville d’Abidjan semble mieux parée pour faire face aux pluies diluviennes. La pluie qui s’est abattue sur le district dans la nuit du 16 au 17 juin dernier l’a à nouveau prouvé.
En effet, nous n’avons pas observé de dégâts majeurs ou des inondations dans les communes de Yopougon, Koumassi, Plateau et Marcory que nous avons parcourues.
Par endroits, à l’image du tronçon Sideco – baie du Banco dans le quartier Mossikro (Attécoubé), les infrastructures destinées à la collecte et à l’évacuation des eaux de ruissellement n’ont pu contenir le déferlement d’eau en provenance des quartiers situés en amont.
Une partie de l’eau était visible sur la chaussée, occasionnant des ralentissements de la circulation automobile. Ce, au grand désarroi des riverains qui ne comprennent pas comment les travaux entrepris tous les ans pour résoudre ce même problème se révèlent inefficaces.
A Koumassi, par contre, le spectre des inondations en temps de pluie semble désormais faire partie du passé. Malgré les précipitations qu’elle a enregistrées, la commune affichait des rues propres lors de notre passage et le dispositif d’évacuation des eaux de ruissellement montre toute son efficacité. Cela est à saluer, quand on sait qu’il y a quelques années à peine, cette commune était réputée pour son anarchie, ses moustiques ‘’commandos’’ et ses inondations récurrentes.
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