Demba Diallo ne sait pas ce que sont devenus les membres de sa famille. Il pleure : « J’avais 3 enfants et ma femme dans la maison au moment de l’arrivée d’une foule d’hommes armés de fusils de chasse. Depuis ma cachette, je les voyais mettre le feu après avoir battu à sang mes 3 enfants et ma femme qui étaient encore à l’intérieur de la maison. Je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici. Aujourd’hui, me voici sans sous, sans aucune activité et sans ma famille. »
Issa Mariko n’est pas plus heureux. Son récit est aussi terrifiant : « Des hommes armés de fusils de chasse sont tombés sur moi dans mon campement. Ils m’ont fusillé comme un animal. Voici les traces. Dieu m’a permis de survivre. »
Ce genre d'histoire poignante peut être racontée près de 2000 fois. Elle a été plus ou moins vécue par les 1887 réfugiés ivoiriens installés au Burkina pour fuir les affrontements meurtriers de Bouna, il y a 5 mois. Aujourd’hui, les victimes de ces atrocités pansent leurs blessures physiques et psychologiques au Burkina voisin, entre les villages de Kpéré, Battié et Boussougoula.
Parmi les 622 réfugiés de Kpéré, il y a 401 enfants d’un mois à 12 ans. Ils sont logés dans le stade de la ville, transformé en camp de réfugiés avec une trentaine de tentes et 28 toilettes aménagées pour les Ivoiriens répartis en 98 ménages.
Boussougoula compte 692 réfugiés tandis que Battié, le plus petit camp par le nombre, en abrite 573.
Ces réfugiés ont adressé un mémorandum au Président Alassane Ouattara pour lui demander de se pencher sur leur sort. Si les uns ont décidé de rester au Burkina Faso, par peur de représailles en cas de retour, les autres veulent rentrer en Côte d’Ivoire et reprendre les activités quotidiennes qu’ils menaient avant la survenue des affrontements qui ont fait 33 morts, des milliers de blessés et de déplacés ainsi que des dégâts matériels considérable.
Pour soutenir ces réfugiés, le Burkina Faso, avec ses partenaires humanitaires, a mobilisé une enveloppe de 700 millions de francs CFA. Ce fonds est destiné à faciliter leur réinsertion sur le sol burkinabé. Les réfugiés intéressés pourront bénéficier d’un financement pour le lancement d’une activité génératrice de revenus.
(Source : L’Inter)
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article