Le projet d'érection d'un corridor écologique dans le département de Taï, région du Cavally, a été la cause d'un soulèvement de la population, il y a quelques jours. Pour en savoir davantage sur ce qui s'est réellement passé, nous nous sommes rendu, le mardi 17 juillet 2018, dans la ville de Taï, distante de 84 km de route impraticable de Guiglo.
En effet, une réunion pour manifester contre l'érection d'un corridor écologique se tenait ce jour-là, dans les locaux de la préfecture de Taï. Les autorités administratives ont longtemps expliqué aux populations venues des villages de Ziriglo, Sioblo-Oula et Sakre que ce projet ne peut voir le jour sans des mesures d'accompagnement. Elles ont demandé aux chefs des villages concernés et aux chefs des différentes communautés, de recommander à leurs populations de retourner dans le calme dans leurs villages respectifs, et que le préfet du département de Taï, dès son retour de mission à Guiglo, se chargera de leur expliquer les termes du rapport de ce projet de corridor écologique qui suscite tant de mécontentement.
Malheureusement, pendant que se tenait la réunion en présence du secrétaire général de préfecture et du sous-préfet central , des centaines de personnes, dans une ambiance électrique, se sont déportées dans l'enceinte de la mairie de Taï. En tout cas, des injures se mêlaient aux cris de colère de ces populations qui en voulaient au 2e adjoint au maire, Dezailly Joseph. Les raisons de ce mouvement d'humeur, c'est qu'elles pensent que les Européens qui veulent créer le corridor écologique, vont leur arracher leurs plantations. Ces manifestants, des cailloux en main, scandaient des propos hostiles, avant de faire voler en éclats, les vitres de 8 fenêtres du bâtiment abritant les locaux de la mairie de Taï, tout en menaçant de poursuivre leurs actions à la Préfecture.
Cette menace devenant perceptible, l'adjudant-chef Touré Tiemogo Paul, commandant la brigade de gendarmerie de Tai et ses éléments ont pu disperser les manifestants, abandonnant le 2e adjoint au maire, leur otage. Il faut rappeler que le corridor écologique vise à créer un passage sécurisé pour les animaux. La forêt du Libéria étant maintenant érigée en Parc, les animaux des 2 parcs c'est-à-dire celui du Liberia et le Parc national de Taï en Côte d'Ivoire, pourront faire des migrations de part et d'autre. Aucun cas de blessures corporelles n'a été signalé, au cours de cette manifestation. Pendant notre séjour à Taï , il nous a été donné de constater que le véhicule de la brigade de gendarmerie ne peut plus répondre aux besoins des agents.
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