Quelque 150 policiers et gendarmes ont pris d’assaut au petit matin le quartier "Roxy" du marché gouro d’Adjamé détruisant les échoppes en tôle pour en extraire de nombreux cartons de faux médicaments. L’opération de destruction du marché de vente des faux médicaments s’est déroulée hier (mercredi 3 mai 2017). "Je salue cette opération qui s’est déroulée sur le plus grand marché de médicaments de rue d’Afrique de l’ouest" a confié à l’AFP le Dr Parfait Kouassi, ancien président de l’ordre des pharmaciens de Côte d’Ivoire. Selon lui, ce marché représente 30% des ventes de médicaments en Côte d’Ivoire.
Le secteur pharmaceutique légal enregistre chaque année "une perte de 40 à 50 milliards de francs CFA (76 millions d’euros) dont plus de 5 milliards destinés à l’Etat, due à l’existence d’un marché de rue des médicaments", la +pharmacie par terre+, comme la surnomment les Ivoiriens. Une des victimes de l’opération policière, la présidente des femmes de Roxy (le quartier Roxy connu pour les médicaments doit son nom à un ancien cinéma) a appelé ses camarades à "une reconversion pour éviter la prison".
"Nous demandons au gouvernement de nous aider pour une reconversion. De nombreuses femmes ont fait de la vente de ces médicaments leur activité principale" a affirmé Sita Koné dont la boutique a été détruite. Les faux médicaments représentent "probablement" 10% du marché pharmaceutique mondial, soit un chiffre d’affaires estimé à 85 milliards de dollars, selon l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), basé à Paris.
Près d’un médicament sur trois utilisé en Afrique est illicite ou contrefait, ce qui en fait la région du monde la plus touchée par ce trafic contrôlé par le crime organisé.
Avec Le Quotidien d’Abidjan
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