La police a arrêté, mercredi 29 juillet 2020 dans une résidence à Abidjan, le cerveau d’un réseau de fraudeurs utilisant les technologies de l’information et de la communication pour traiter et transmettre aux candidats de la session 2020 du baccalauréat, les corrigés des sujets.
Lors de la descente de la police criminelle au domicile du cerveau présumé du réseau dans le quartier Anador à Abobo, trois individus ont été interpellés et quatre autres se sont sauvés en sautant du deuxième étage.
Les forces de l’ordre ont saisi un port Wi-fi, une imprimante connectée, 15 téléphones portables et divers ouvrages et annales.
Pris en flagrant délit, le présumé cerveau et instigateur du réseau, A. Traoré, professeur d’Anglais dans un établissement privé, a expliqué que depuis trois ans, il recrute des enseignants dans chacune des matières en composition.
Pendant les compositions, ces derniers traitent les sujets avant de les « balancer » aux candidats aussi bien à Abidjan qu’à l’intérieur du pays par WhatsApp ou Télégramme (un système très élaboré avec cryptage pour éviter tout risque de traçage ou d’interception).
Il a avoué percevoir entre 30 000 et 50 000 FCFA, des montants qui peuvent doubler ou tripler en cas d’intervention d’éventuels intermédiaires.
Le coordonnateur général de l’Inspection générale du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, Ibrahima Kourouma, a dénoncé un système « criminel » d’une rare intelligence, « une usine à produire des corrigés des sujets qu’ils vendaient (…) avec un système de démarchage bien huilé ».
Selon le coordonnateur général, certains parents d’élèves et même des fondateurs sollicitaient les services de ce réseau qui « se vantait d’être le meilleur, capable de proposer les meilleures corrections avec les meilleures notes ».
Ramant à contre-courant de l’intérêt et de l’éthique d’un système éducatif viable, « on ne peut pas savoir cela et laisser prospérer ce genre de choses parce que c’est un mal dont nous souffrons et que Mme la ministre ne peut laisser prospérer », a-t-il fustigé.
Les services du ministère de l’éducation nationale étaient sur les traces de ce réseau depuis un an après leurs forfaits enregistrés lors de l’examen de la session 2019.
L’arrestation du cerveau devrait permettre de démanteler tout le réseau.
La session 2020 du baccalauréat est placée sous le signe de la lutte contre la fraude. Malgré l’interdiction du téléphone portable dans les salles de compositions, plusieurs appareils ont été saisis sur des candidats avec des détecteurs de métaux depuis le début des épreuves écrites lundi 27 juillet.
Les épreuves écrites s’achèvent ce jeudi 30 juillet 2020.
Les résultats de cet examen auquel participent 318 995 répartis dans 506 centres d’examen, sont attendus le 14 août 2020.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article