La baisse du coût du transport n’est toujours pas effective dans la ville d’Abidjan, ce, depuis le 1er août, date de l’entrée en vigueur de cette décision prise par les transporteurs eux-mêmes.
Annoncée en grande pompe par les transporteurs en présence de Gaoussou Touré, le Ministre ivoirien des Transports, la baisse du coût du transport ne semble plus d’actualité à Abidjan. « Le prix n’a pas changé. Quand tu paies 200 F CFA c’est que tu vas à Siporex ou encore au niveau de l’église Saint André. Au delà de cette distance tu payes 300FCFA. C’est cette somme que je paie tous les jours à l’aller comme au retour », explique un usager résidant dans la commune de Yopougon, rencontré ce mercredi à sa descente d’un mini car communément appelé « Gbaka », qu’il a emprunté pour se rendre à Adjamé ex-cinéma Liberté. Cissé Aicha qui vient d’arriver de la commune d’Abobo dit avoir payé la somme de 250 F CFA habituelle pour son déplacement. Un peu plus loin dans le sens du carrefour « Renault », devant une station à essence qui fait office depuis bien longtemps de gare routière, les clameurs des apprentis-chargeurs qui appellent les clients situent également sur le prix inchangé des titres de transport. « Yopougon-bonikro, 300 FCFA avec la monnaie », crient-ils.
Durant le mois juillet dernier, des organisations de transporteurs et des responsables de syndicats de transporteurs avaient pris l’engagement devant Gaoussou Touré, leur Ministre de tutelle, de baisser le prix de transport. Cette baisse devait représenter 50 F CFA à 100 F CFA pour les zones urbaines, et jusqu’à 1000 F CFA pour les déplacements entre les villes. « Peut-être que c’est lorsque vous venez de Yopougon que les gens continuent d’appliquer les anciens prix. Sinon, il n’y a pas de trajet de 300 F FCA sur les différentes lignes que je gère », se justifie devant Politikafrique.info Fofana Abou dit Abou CECOS, responsable du Syndicat national des transporteurs et conducteurs (Synatpc), qui gère les lignes ralliant Adjamé Liberté à toutes les autres communes d’Abidjan. Il ajoute être dans une phase de sensibilisation pour l’application de cette baisse.
« Nous n’avons pas oublié. Nous travaillons à l’application de la baisse des prix. Sur le terrain il faut du temps pour sensibiliser les chauffeurs. Cela se fait au fur et à mesure et ça prend du temps. Il faut leur expliquer comment ils doivent le faire », soutient-il. Non sans indiquer son intention d’afficher les nouveaux tarifs dans tous les véhicules circulant dans les zones qu’il gère. « Lorsque nous chargeons ici dans cette gare nous payons. Le premier chargement nous coûte 3000 F CFA. Ensuite, il faut payer 1500 FCFA par chargement. Lorsque les syndicats vont diminuer le coût du chargement, nous allons aussi diminuer le prix du transport », explique un apprenti d’un « Gbaka » qui fait la navette entre Yopougon et Adjamé. Et d’insister, « même si ton véhicule n’a que deux places assises, tu es obligé de payer ces différentes sommes ». Il ajoute en outre « Personne ne nous a informé du fait qu’on doit diminuer le prix du transport. Et on n’a jamais été sensibilisé sur la question ». Un usager qui dit avoir interrogé un conducteur de « gbaka » sur la non baisse du tarif, déclare avoir eu pour réponse de la part d’un apprenti : « Est-ce que la Sotra a baissé ses prix ? ».
Pour Diaby Ibrahim, président du Haut conseil du patronat des transporteurs, la baisse du prix de transport connait des zones résistance. « Comme tout processus, nous avons des lignes sur lesquels nous devrons procéder à des réglages», reconnait-il. A l’en croire, ce qui est important c’est un engagement volontaire des acteurs de ce milieu : « C’est quelque chose à saluer … C’est un acte de civisme et un acte de patriotisme ». Toutefois, Il dénonce le non respect de cette décision par ses collègues, et annonce des contrôles sans contraindre les transporteurs. « On va convaincre plutôt que de contraindre », fait-il savoir. Joint par la rédaction pour en savoir plus sur les mesures arrêtées pour l’application de la baisse des prix de transport, le ministère des Transports n’a pas voulu se prononcer sur la question.
Toutefois une source interne lâche que cette mesure n’est effective qu’a 20 %. Cependant elle affirme que le ministère n’a aucun moyen de pression. « Les transporteurs ont promis de baisser le prix et ils ne l’ont pas fait. On observe, on n’a pas de commentaire à faire. On en tiendra compte dans nos relations futures avec les transporteurs», a indiqué la source.
Source : Politikafrique.info
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