L’analphabétisme touche particulièrement les femmes en Côte d’Ivoire, où ce phénomène demeure un défi pour les autorités ivoiriennes.
Le taux d’analphabétisme général dans le pays a baissé grâce aux efforts soutenus du gouvernement, passant de 51% en 2019 à 43,7% en 2020. Selon les statistiques, « deux femmes sur trois sont illettrées et travaillent ».
Nestlé Côte d’Ivoire, filiale du géant agro-alimentaire suisse, à travers sa marque Maggi, a, en collaboration avec l’Unesco, décerné ce lundi 29 juillet 2024, à la zone industrielle de Yopougon, des certificats de distinction à 19 commerçantes admises au CEPE session 2024 sur 22 candidates.
« Les standards de la société nous disent qu’il y a un âge précis pour chaque étape de la vie, et un adulte doit savoir lire, écrire et calculer ; mais ce n’est pas toujours évident pour tout le monde », a fait observer M. Mohamad Itani, directeur général.de la filiale agro-alimentaire.
« Nous expérimentons depuis 2017, en Côte d’Ivoire, avec un réseau de plus de 24.000 Mamies (commerçantes) Maggi qui commercialisent nos bouillons dans les marchés. Mais, malheureusement, 85% d’entre elles ne sont jamais allées à l’école », a-t-il souligné.
Dr Yves Marius Sagou, coordonnateur des projets d’alphabétisation au Bureau Unesco à Abidjan, a expliqué que l’institution a développé un partenariat avec la filiale agro-alimentaire dans le but de favoriser et d’améliorer l’autonomisation des femmes.
Dans l’optique d’accompagner le Partenariat public-privé, l’Unesco a approché la firme agro-alimentaire qui a mis à sa disposition un financement pour l’alphabétisation de ces femmes exerçant dans la chaîne de distribution des bouillons culinaires.
L’Unesco a développé un projet qui lie l’apprentissage et le milieu du travail, à travers le Programme d’alphabétisation fonctionnelle par le numérique. Une application intégrée au téléphone portable permet aux femmes d’apprendre, même au marché, et de faire leurs évaluations.
Ces femmes, avec ces smartphones apprennent à lire et à calculer. Aujourd’hui, Clarisse Zokou, une dame de 60 ans, arrive à faire toute seule ses opérations de Mobile Money, témoigne M. Itani pour qui « les petites choses du quotidien peuvent représenter de grandes choses à féliciter ».
Eloi Kouassi, le représentant de la ministre ivoirienne de l’Education nationale et de l’alphabétisation, s’est félicité de ce que ce programme d’alphabétisation permet « aux femmes de s’affirmer haut et fort dans une société en compétition ».
De son côté, Mme Mariam Camara, la représentante du ministre de la Femme, de la famille et de l’enfant, a fait savoir que l’Etat a, dans cette lancée, engagé l’alphabétisation de 1.000 femmes en milieu rural pour « combler l’écart éducatif ».
Ce jour, « nous célébrons le pouvoir de l’éducation, de la force de résilience et le potentiel illimité des femmes », a déclaré Mme Camara. L’alphabétisation des femmes et des jeunes filles reste un défi dans le monde, où plus de 500 millions de femmes sont illettrées.
Olga Koadio, 53 ans, admise au CEPE 2024, confie avoir passé à l’âge de 13 ans l’entrée en 6e, mais gagnée par le découragement, elle a arrêté les études. Avec ce programme éducatif, elle a essayé à nouveau avec succès et se dit prête à poursuivre au niveau supérieur.
« On ne finit jamais d’apprendre », a lancé Mme Olga Koadio, affirmant être « aujourd’hui heureuse » d’être honorée à travers cette cérémonie. Elle avoue, d’ailleurs, n’avoir pas eu de difficultés pour étudier, car « vouloir, c’est pouvoir ».
Après trois échecs à l’examen du CEPE en « 1999, 2001 et 2022 », Nomel Déborah Gladis, vient de décrocher le sésame lors de l’édition 2024 du CEPE. Cette dame partage que ce qui l’a poussé à passer ce diplôme est l’éducation de ses progénitures.
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