Les hommes et les femmes, pétitionnaires, venus de l’ensemble du département de Gagnoa, et trouvés lundi 15 janvier 2024 sur le nouveau site d’enrôlement de l’Office national de l’Etat civil et de l’identification (ONECI), au bureau de poste de Gagnoa, ont exprimé leurs indignations, après la réduction à deux agents contractuels de l’effectif de l’unique centre d’enrôlement de l’ensemble de la population du département.
« C’est exaspérant à la fin », a déploré M. Godé, venu de la sous-préfecture de Gnagbodougnoa (à une vingtaine de km de Gagnoa), pour se faire enrôler et bénéficier d’une Carte nationale d’identité (CNI). Il a expliqué que depuis trois jours successifs qu’il se présente au bureau de la poste, il a du mal à être reçu, au vu, selon lui, du nombre restreint d’agents.
« Déjà à cinq ou six, nous constatons la difficulté du travail au site d’enrôlement de l’Etat civil de la mairie, où ils étaient. Maintenant, qu’ils ne sont que deux, ça fait pas sérieux tout ça », renchérit dame Coulibaly du quartier Dar-es-salam de Gagnoa.
Elle a expliqué que depuis la mi-décembre 2023 qu’il lui a été signifié qu’une correction doit être portée sur sa pièce d’identité, elle n’a pas encore pu rencontrer les deux agents installés au bureau de poste.
« Je ne peux pas abandonner mes activités et venir ici tous les jours. Ce n’est pas possible », s’est-elle offusquée.
Des dizaines de pétitionnaires étaient assis sur le rebord de l’entrée de la poste, ou se tenaient debout dans la cour. Certains depuis plusieurs heures, quand les plus nombreux ont déclaré être à leur deuxième ou troisième journée de déplacement, sans être reçus, au vu du faible ratio agents/pétitionnaires.
« C’est comme ça tous les jours. Si vous voulez, revenez demain, vous ferez le même constat », a regretté M. Kouassi, qui a dit venir du village de Gnatroa, dans la sous-préfecture de Sérihio (30 km de Gagnoa).
Si les populations ont salué les efforts faits par les responsables de l’ONECI pour réduire le délai de l’impression des Cartes nationale d’identité (CNI), tous s’indignent du « désagrément » face aux difficultés d’accessibilité aux seuls deux agents, soit pour postuler, retiré et/ou faire des corrections sur la pièce d’identité.
Interrogés sur les difficultés d’enrôlement dénoncées par la population, les agents ONECI qui ont décliné l’offre de réaction. se sont contentés de répondre que « ne sont pas habilités à se prononcer sur les préoccupations des requérants ou à répondre aux questions de la presse.
Pour les autorités municipales, la cour de l’Etat civil de la mairie était devenue « trop exiguë » pour faire face aux enrôlements. Il salue la délocalisation de l’ONECI qui donne un peu « d’oxygène » aux usagers de la ville, qui viennent pour des documents administratifs, mais plaide pour l’augmentation du nombre d’agents enrôleurs, pour résorber le flux de demande.
Un communiqué en date du 14 décembre 2023 avait demandé aux neuf agents contractuels de Gagnoa, en poste à l’Etat civil et à la sous-préfecture, de cesser le travail. Seuls deux agents parmi ce lot ont été déployés au bureau de poste de Gagnoa, site choisi par les responsables au niveau national de l’ONECI, pour abriter dorénavant les différentes opérations de ce projet national.
Outre l’établissement des CNI, l’ONECI sera chargé selon les premières informations communiquées au niveau national, d’établir le Registre national des personnes physiques (RNPP) vivant en Côte d’Ivoire, de sorte à attribuer à chaque citoyen, un identifiant unique, à même de donner de la célérité et de la traçabilité à l’établissement des documents administratifs en Côte d’Ivoire.
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