Les maires de Côte d’Ivoire, réunis au sein de l’Union des villes et communes de Côte d’Ivoire (UVICOCI), ont lors d’une session extraordinaire, jeudi 25 avril 2024, à leur siège d’Abidjan-Plateau, demandé une « forte » implication de ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Gal Vagondo Diomandé, pour que leur collègue Gah Yémonli Arsène, bénéficie de la liberté dans l’attente d’un procès.
« Les maires de Côte d’Ivoire saisiront le ministre de tutelle pour que les droits de leur collègue soient préservés. Ils demandent la forte implication du ministre de tutelle afin d’obtenir la libération de leur collègue dans l’attente de la tenue d’un procès juste et équitable », ont-il plaidé, dans une déclaration lue par le maire de Bocanda, Kramo Kouassi.
Selon les maires qui disent « marquer leur solidarité » envers le collègue actuellement écroué au pôle pénitencier d’Abidjan (ex-MACA), M. Gah, qui vient d’être réélu à la tête de la commune de Bangolo (ouest, région du Guémon) est donc à son deuxième mandat et ne saurait se soustraire à la justice de son pays.
Les maires rappellent que la situation actuelle peut avoir des conséquences sur la cohésion sociale par la dégradation des relations inter communautaires dans sa région d’origine étant entendu que cette situation crée « beaucoup d’émoi et peut être source de tension ». Ils invitent alors les populations de Bangolo et de la région du Guémon ainsi que la famille biologique de leur collègue « à garder leur calme et leur sérénité ».
Toutefois, l’UVICOCI s’étonne de l’accélération que prend cette affaire qui dure depuis 2017 et qui a abouti à l’arrestation sans ménagement de Gah Arsène sans tenir compte de la « présomption d’innocence » dont il pourrait bénéficier et sur la facilité avec laquelle le maire, autorité de police judiciaire locale, a été arrêté.
Fustigeant cette une arrestation qui porte atteinte à l’honorabilité de la fonction de maire et qui pourrait aboutir à une déliquescence de l’autorité de l’Etat, l’UVICOCI s’étonne encore de la circulation d’autant d’argent sur le territoire de la Côte d’Ivoire sans qu’aucune autorité policière ou judiciaire n’en soit informée au regard de tous les textes existants relatifs au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
En tout état de cause, conclut la déclaration, « l’UVICOCI et les maires suivront avec la plus grande attention cette affaire ».
Voulant sortir du pays pour des soins, Arsène Gah a été interpellé à l’aéroport international d’Abidjan dans une affaire qui l’oppose à un contentieux de près de 200 millions d’Euros qui l’oppose à un homme d’affaire, Cessé Komé, depuis 2017. Le maire Arsène, dit-on, détient une société de levée de fonds.
Selon son avocat, Serges Gbougnon, la mise en observation judiciaire de son client avait été déjà levée depuis longtemps, ce qui fait qu’il effectuait régulièrement des voyages à l’extérieur du pays sans être inquiété. Il dit ne pas comprendre que Arsène Gah soit arrêté pour violation du serment judiciaire.
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