Le cercueil de son voisin le « désigne », comme son tueur, un acheteur de produit agricoles, tué à coup de machettes et de gourdins, par des jeunes de Kodiossou (Alépé).
C’est une pratique courante dans la région. Et pourtant, elle a été interdite par les autorités. Ce samedi 17 novembre 2019, un homme a été tué à coups de machettes et de gourdins, après un lynchage public.
Un acheteur de produits agricoles de Kodioussou, village situé dans la sous-préfecture de Danguira à 62 km d’Alépé, a été tué samedi à coups de machette et de gourdin, pour soupçon de sorcellerie dans la mort de son voisin », selon l’AIP.
Toujours selon le média en ligne, « L’acheteur de produits agricoles et son voisin vivaient en harmonie jusqu’à ce qu’un différend les oppose. Ils ne s’adressaient plus la parole jusqu’à ce que le voisin rende l’âme suite à un malaise. A l’enterrement de ce dernier, l’acheteur de produits agricoles, au cours d’un rite, est désigné sur la place publique comme étant à la base du décès de son voisin. Déchaînés, les jeunes du village armés de machettes et de gourdins ».
Ce n’est pas la première fois qu’un tel drame survient dans cette région. Celle-ci est coutumière des ports de cercueil. Fin mai 2018, trois personnes, accusées de sorcellerie, ont été lynchées à l’issue d’d’un port de cercueil, à Monga, un village situé à 3 km d’Alépé. Aman Oguié, né en 1957, Goua Okou Pierre, 62 ans, tous deux planteurs et dame Agoa Simone, une ménagère, âgée de 78 ans, ont tous été tués, samedi, par une foule déchaînée.
KODIOSSOU, MONGA ET AILLEURS À ALÉPÉ
Dame Akoun Marie Josée, âgée de 42 ans est décédée à la suite d’un accouchement par césarienne. Ce décès a suscité de nombreux commentaires. Si bien que, pour certains parents, cette mort n’était pas naturelle. A son enterrement, des volontaires ont décidé de porter le cercueil afin que la défunte démasque ses meurtriers. La suite est connue.
Avant cet événement malheureux, toujours à Monga, dame N’Guessan, 75 ans, avait été également tuée. Dans les mêmes conditions, le 18 décembre 2017. Le 22 mai 2018, le préfet Benjamin Nanou avait annoncé avoir interdit le port de cercueil. Une interdiction souvent froissée.
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