Côte d’Ivoire/ Les influenceurs de l’ONG Equal Access International se mobilisent pour protéger les femmes contre les violences lors du ramassage de la noix de karité

Les influenceurs du projet “Résilience pour la Paix” de l’ONG Equal Access International, accompagnés de représentantes d’associations de femmes, se sont réunis dimanche 4 août 2024, dans le quartier Sénoufo de Tengréla en vue de sensibiliser la gent féminine contre les agressions sexuelles lors du ramassage des noix de karité et à rechercher des solutions efficaces.

Les influenceurs de l’ONG Equal Access International, dans le cadre du projet “Résilience pour la Paix” financé par l’Agence des Etats-unis pour le développement international (USAID), ont initié un espace de dialogue avec les femmes afin de dénoncer les violences auxquelles elles sont confrontées dans l’exercice de leurs travaux champêtres  et de mettre en place des mécanismes de défense.

« Dans la culture Sénoufo, le ramassage des noix de karité est une tâche exclusivement féminine, avec certaines femmes commençant cette activité dès 3 h du matin, ce qui les expose à davantage de risques », a expliqué dame N. T. soulignant que le phénomène d’agression sexuelle dans les champs de karité existait auparavant, il s’est aggravé avec la prolifération des sites d’orpaillage illégaux.

Elle a relaté le cas d’une femme piégée par un homme qui s’était proposé de grimper à un arbre de karité pour lui cueillir des noix, avant de la brutaliser et de la violer alors qu’elle les ramassait.

Pour Mlle T. T., ce phénomène est devenu fréquent ces dernières années. À l’âge de 14 ans, elle voyait souvent des hommes nus avec des torches disparaissant dans la brousse lorsqu’ils réalisaient qu’elles étaient en groupe. Elle a ajouté qu’en raison des vols de noix de karité, les femmes se rendent dans les champs très tôt le matin pour en récolter.

« Ces agresseurs solitaires agissent généralement avec des armes blanches (couteaux, machettes, bâtons). Les violences qu’ils infligent ont des conséquences désastreuses sur les victimes, incluant des infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH-SIDA, des grossesses non désirées, des traumatismes physiques et psychologiques, le rejet social et parfois la mort », a-t-elle expliqué.

A l’issue de la rencontre d’échange, les participantes ont proposé d’éviter de se rendre seules dans les champs, attendre que la visibilité soit bonne avant de partir, et alerter les personnes environnantes par des cris en cas d’agression. De plus, en ces temps modernes, il est suggéré que les hommes surmontent les traditions culturelles pour accompagner et aider leurs épouses dans le ramassage des noix de karité.