Les Ivoiriens dans leur majorité ont du mal à comprendre le
discours des autorités ivoiriennes sur les coupures intempestives
d’électricité. Le journaliste Wakili ALafé, après avoir recueilli et recouper
les informations à ce sujet, il a décidé de clarifier sur la plateforme
Confrères journalistes.
« On peut comprendre de mieux en mieux la situation suite à
une série d'échanges. Je retiens que la question des difficultés actuelles de
l'électricité est simple. Le problème selon moi, est que les différents responsables
de la gestion du secteur, n'arrivent pas à trouver les mots qu'il faut pour
expliquer d'une part, et d'autre part les populations ne veulent pas lire ou
plutôt accepter les explications données, même lorsqu'elles paraissent bien
claires », a-t-il planté le décor.
Avant de révéler : « La Côte d’Ivoire a une capacité de
production de 2200 Mégawatts. Elle a un besoin de 1800 Mégawatts. Mais suite à
des pannes, à des travaux de mises à jour, aux délais des commandes, à des
hésitations dans les prises de décisions, à un manque d'anticipation, elle ne
peut produire que 1600 Mégawatts actuellement. Il y'a un gap de 200 Mégawatts à
combler. Des dispositions sont prises dans ce sens. Mais les délais de mise à
disposition des équipements font qu'il est difficile d'éviter la situation
actuelle. »
Pour le Directeur général de L’Intelligent d’Abidjan, « il
faut pouvoir expliquer cette situation en des termes simples, et surtout
trouver des experts pour expliquer que la fourniture de l'électricité aux pays
voisins n'a aucun impact sur la fourniture de l'électricité au niveau local.
A l’en croire, « souvent tu peux avoir l'argent ou le
financement pour un équipement, mais les délais de livraison ou de production
peuvent poser problèmes. D'abord il faut que les machines soient disponibles et
en stock. Ce qui n'est pas souvent le cas ! Ensuite le port européen le plus
proche c'est 15 jours en trajet direct sans passer ailleurs... Et difficile
d'agir par fret aérien pour ce type d'équipements. Quelqu'un a proposé les
bateaux électriques, des centrales thermiques flottantes sur la mer. Ça existe,
ça coûte cher, mais il faut en trouver de disponible pour venir dépanner la
Côte d'Ivoire ».
Wakili Alafé confie également qu’en 2019, « l'augmentation
des capacités de production de la Côte d’Ivoire n'a pas été suivie de
l'amélioration des capacités de maintenance pour anticiper et prévenir la
situation en cours. Des experts ont estimé qu'il n'était pas nécessaire (mais
plutôt inutile) de prévoir des dépenses de 100 à 200 milliards Fcfa pour faire
tourner les 2200 mégawatts alors que le pays n'en a besoin que de 1800. Nous
étions en surcapacité à un moment donné. En voulant éviter selon eux de
gaspiller les ressources publiques, (ce qui aurait à terme permis de gagner 200
mégawatts dans les 400 en réserve et de ne pas avoir le problème), nous avons
été conduits à cette situation ».
Qu’à cela ne tienne ! Selon le DG de l’Intelligent
d’Abidjan, « il y a lieu de voir froidement les choses : ont-ils bien fait, ou
bien ont-ils eu tort ? Quelle est la chaîne de prise de décision en ce cas ?
Pourquoi le chef de l'état n'avait-il pas été tenu au courant de ce type
d'option stratégique afin qu'une décision soit prise ? »
En tout état de cause, Wakili Aléfé fait savoir que « depuis
le début de la crise, chaque acteur de la chaîne de la gestion du secteur a été
invité à faire un rapport détaillé sur ses responsabilités. Le chef de l'état a
désormais la situation en main. Il lui revient de prendre les décisions pour
l'avenir, tout en notant que le fait de faire tomber les têtes, n'apportera pas
l'électricité avant août - septembre 2021, et ne mettra pas fin aux
désagréments subis des populations, et par les opérateurs économiques.
L'urgence est de trouver la solution, de donner les bonnes explications, de
créer des débats et des échanges ».
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