La
déforestation en Côte d’Ivoire devient de plus en plus une bien malencontreuse
réalité. Le couvert forestier du pays était de 16 millions d’hectares en 1900, et
6 millions en l’an 2000 selon les chiffres publiés à cette époque par
l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO.
Mais il ne reste aujourd’hui qu’environ 2,5 millions d’hectares d’après des
estimations du programme d’investissement forestier, PIF publié en 2016. Parmi
les forêts restantes, on trouve la forêt classée du Cavally.
Jusqu’à là, épargnée par le phénomène de la destruction des forêts, la forêt classée Cavally est entrain de connaitre depuis un moment le même sort qu’a connu les autres forêts disparues. Elle a déjà perdu 33% de son couvert forestier soit 21 186 hectares sur 64 200 hectares délimités. En tous cas, c’est l’information principale dévoilée mercredi 29 janvier 2019 à l’Institut français d’Abidjan Plateau à travers une projection d’un documentaire intitulé :’’ « forêt en voie d’extinction, l’espoir de l’observation indépendante que sont les ONG ». Ce film a montré le combat de la Wild Chimpanzee Foundation (WCF), de Notre Forêt, Notre Avenir (NOFNA) et des communautés locales pour sauver l’une des dernières forêts (Cavally) de Côte d’Ivoire, la forêt classée du Cavally.
A travers l’approche de l’observation
indépendante, de jeunes riverains courageux et des ONG ivoiriennes ont décidé
de s’associer à la WCF aux côtés de la SODEFOR pour protéger cette forêt
gravement menacée. L’observation indépendante a l’aval désormais du code forestier dans le pays. Elle permet à court et long termes de faire remonter les infractions forestières et les faits de corruption afin de responsabiliser chaque acteur et améliorer la gouvernance forestière. Pour ce qui ressort du film
projeté, c’est que la cause principale est la destruction exponentielle de la
forêt à des fins agricoles notamment la création non autorisée de plantations
de cacao. Aussi, l’exploitation illégale du bois, le charbon, non-respect des
textes réglementaires etc. Et ce n’est pas tout, à côté de ces causes, s’ajoutent
d’une part l’avènement des bandes armées sans scrupule qui vendent illégalement
des parcelles de terres, et d’autre part les occupations anarchiques qui sont
un poison pour la forêt du Cavally. Toujours selon les ONG présentent dans
cette zone, près de 7000 planteurs illégaux sont partis suite à une campagne de
sensibilisation de la SODEFOR et de WCF démontrant ainsi l’ampleur de l’occupation
de la forêt du Cavally.
A
noter que l’invité principale lors de cette projection était l’artiste engagé
Doumbia Moussa Fakoly connu sous le nom d’artiste de Tiken Jah FaKoly. L’artiste,
star du reggae a vivement salué l’initiative de la WCF et ses partenaires : « merci
pour les efforts que vous faites pour préserver notre forêt du Cavally qui est
pour moi est le poumon de la Côte d’Ivoire ». Avant de renchérir
« j’espère vraiment que la sensibilisation va porter…car sans forêt, nous
allons plus respirer, nous aurons privés nos enfants le droit de voir des
espèces sauvages protégées en voie de disparition ».
C’est
une des dernières forêt du pays abritant des espèces protégées comme les
pangolins, les léopards, des chimpanzés. Alors sauvons-la, sinon cette
forêt du Cavally disparaitra comme a disparu la forêt de Goin-Débé situé au nord
du Cavally et qui s’est vu dépouiller de 90% de son couvert forestier du fait
des planteurs de cacao.
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