Depuis la destruction des magasins autour de la grande mosquée d’Adjamé par les bulldozers du gouverneur du district d’Abidjan, les femmes commerçantes de la zone sont plongées dans la tourmente.
Obligées de stocker leurs marchandises chez elles, elles peinent à trouver des moyens de les écouler, confrontées à la perte de leurs points de vente.
Le mardi 1er octobre 2023, l’équipe de reportage de pressecotedivoire.ci s’est rendue sur les lieux du déguerpissement pour s’enquérir de la situation. Sur place, des dizaines de femmes, le visage marqué par la tristesse, étaient assises de l’autre côté de la route, fixant les bulldozers qui ont rasé leurs commerces.
Parmi elles, Safora Touré, vendeuse de boubous prêt-à-porter, a partagé son désarroi. Âgée de 45 ans, mère de six enfants et veuve, elle a perdu deux magasins qu’elle exploitait depuis 25 ans. « Aujourd’hui, je ne sais pas comment m’en sortir. J’ai stocké toutes mes marchandises à la maison, mais je ne sais pas comment les vendre. Pourtant, j’ai des enfants à nourrir », déclare-t-elle, les larmes aux yeux. Selon elle, les nouveaux magasins construits à 100 mètres de la mosquée ont été attribués à des commerçants d’autres quartiers, les laissant sans solution.
À proximité, des agents de la police municipale patrouillent, empêchant les commerçantes de vendre sur les trottoirs, interpellant chaque vendeuse qui tentait de s'installer devant les artères de la grande mosquée pour vendre. Mariam, vendeuse d’accessoires, dénonce cette situation : « Nous n’avons plus d’endroit où vendre. À chaque fois que nous essayons, on nous confisque nos marchandises. Nous avons besoin d’une solution, car sans le commerce, nous ne sommes rien. »
La situation est critique pour ces femmes commerçantes qui, après avoir tout perdu, peinent à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
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