On note une évolution dans l’affaire du décès de dame Zerbo Habi, suite à une chute de la table d’accouchement.
Aux dernières nouvelles, l’enquête policière diligentée suite au décès tragique d’une parturiente a permis l’arrestation d’un médecin gynécologue et deux sages-femmes (dont les identités n’ont pas été relevées) présentes au moment des faits. Ce personnel médical sera déféré ce matin devant le parquet, pour répondre de leurs actes.
Cette affaire a été relayée sur les réseaux sociaux toute la journée de vendredi. Dans la matinée de samedi, nous localisons le domicile des Zerbo, dans la ville d’Adzopé. A 11h 30, nous franchissons la porte de la cour familiale de la défunte, au quartier Dioulakro ancien. Née le 23 mai 1981 à Moapé, mariée à Sawadogo Amadou, Habi est mère de cinq enfants dont l’aînée est en classe de terminale. Nous trouvons la famille restreinte et quelques proches rassemblés sous un apatam de fortune. La douleur et la tristesse se lisent sur les visages.
Déjà, la famille reçoit la visite d’une délégation venue recueillir leurs témoignages. Traoré Sita, la tante de la défunte, est désignée porte-parole. Elle fait partie de ceux qui étaient à l’hôpital. Sanogo Abdoulaye, le président de la jeunesse du quartier Dioulakro ancien, lui, est l’interprète qui doit traduire en français les propos tenus en malinké.
Au dire de Traoré Sita, Zerbo Habi s’est rendue le 3 mai, à l’hôpital, pour honorer un rendez-vous médical lié à sa grossesse très avancée. Le gynécologue dont le nom n’a pu être obtenu l’ausculte et lui demande de revenir le 6 mai.
A cette date, la dame se présente au rendez-vous. Cette fois, le praticien demande des examens de sang, ce qu’elle fait aussitôt. Après lecture des résultats, le même jour, le docteur lui explique que sa grossesse ne présente aucune anomalie et lui donne rendez-vous dans la soirée.
Celle-ci revient à l’hôpital à l’heure indiquée. Elle est admise dans la salle d’accouchement et est priée de se coucher sur le lit. Les parents et proches, eux, sont sommés de patienter dans la salle d’attente, notamment Traoré Sita venue l’accompagner. Ils s’exécutent.
« Tout à coup, on entend un bruit venant de la salle, comme si une personne venait de tomber. Tout le monde court vers cette pièce. Au moment où on arrive, certaines sages-femmes y étaient déjà », explique Traoré Sita. Ajoutant qu’elle trouve leur proche en travail toute méconnaissable. « Une femme couchée sur le ventre, à même le sol, qui a pratiquement perdu connaissance et affaiblie », précise l’interlocutrice. Il faut la remettre sur le lit.
Les sages-femmes et elle essaient de la relever en vain. C’est ainsi qu’elles se pressent dans la cour de l’établissement, à la recherche de bras valides pour les aider dans cette tâche. Elles obtiennent l’aide de parents d’autres patients.
Selon Traoré Sita, les sages-femmes se rendent compte, dans les heures qui suivent, que la situation se complique. Il faut l’évacuer alors qu’il est tard (autour de 22 heures). Elles administrent à la dame quelques soins pour la remonter. Dans ce laps de temps, les proches de la défunte disent ne pas remarquer la présence du gynécologue.
A partir de 23h, on fait appel à l’époux, Sawadogo Amadou. Celui-ci réalise la gravité de la situation. On lui confie la tâche de chercher un taxi pour évacuer son épouse dans une clinique. Il l’obtient, mais cet engin, selon les sages-femmes, n’est pas adapté pour que la patiente soit dans de bonnes conditions, vu son état. Il trouve un autre véhicule. Cette fois, un minicar (gbaka).
Au final, apparaît l’ambulancier qui l’évacue dans une clinique vers minuit. Malheureusement, elle rend l’âme à 00h50, à l’entrée de cet établissement sanitaire privé. Voilà, relaté par Traoré Sita, le drame de Zerbo Habi.
Notre équipe de reportage s’est rendue à l’hôpital général, samedi, aux environs de 13h. Le surveillant général, Aka Jacques, que nous trouvons signale que le personnel et les chefs de service doivent avoir une réunion à la suite de cette affaire. Et que c’est à l’issue de cette réunion qu’ils pourront faire une déclaration éventuelle à la presse. Il nous faut donc attendre. Nous repartons à l’hôpital général à 15 heures. Mais toujours rien, nous ne parvenons pas à obtenir la version des agents de l’hôpital. Entre-temps, l’arrivée du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, est annoncée.
Déjà, une dizaine de sages-femmes de garde cette nuit-là sont convoquées au commissariat dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte à cet effet. Ces agents de santé sont auditionnés durant des heures par le chef de service, le commissaire Hué Bi et le substitut du procureur de la République. Ce qui a permis l’arrestation d’un médecin gynécologue et deux sages-femmes.
Le chef de service du commissariat signale que l’enquête va aller à son terme pour que les responsabilités soient situées.
Zerbo Habi a été enterrée le 7 mai, après la prière de 13 heures, sans qu’une autopsie soit effectuée. Avant ça, dans la matinée, de nombreuses femmes, amies et connaissances se sont ruées à la préfecture de la ville pour crier leur ras-le-bol. Le secrétaire général, Konan Kouamé Georges, qui les a reçues, a su trouver les mots justes pour apaiser la tension.
L’époux de Zerbo Habi espérait avoir un nouveau bébé, une mère et épouse en bonne santé. Que nenni ! Il ne verra ni le bébé, ni la génitrice entrée en travail le 6 mai, à l’hôpital général d’Adzopé. Celle-ci est passée de vie à trépas de façon tragique, au moment de l’accouchement dans ledit établissement.
Cette affaire a été relayée sur les réseaux sociaux toute la journée de vendredi. Dans la matinée de samedi, nous localisons le domicile des Zerbo, dans la ville d’Adzopé. A 11h 30, nous franchissons la porte de la cour familiale de la défunte, au quartier Dioulakro ancien. Née le 23 mai 1981 à Moapé, mariée à Sawadogo Amadou, Habi est mère de cinq enfants dont l’aînée est en classe de terminale. Nous trouvons la famille restreinte et quelques proches rassemblés sous un apatam de fortune. La douleur et la tristesse se lisent sur les visages.
Déjà, la famille reçoit la visite d’une délégation venue recueillir leurs témoignages. Traoré Sita, la tante de la défunte, est désignée porte-parole. Elle fait partie de ceux qui étaient à l’hôpital. Sanogo Abdoulaye, le président de la jeunesse du quartier Dioulakro ancien, lui, est l’interprète qui doit traduire en français les propos tenus en malinké.
Au dire de Traoré Sita, Zerbo Habi s’est rendue le 3 mai, à l’hôpital, pour honorer un rendez-vous médical lié à sa grossesse très avancée. Le gynécologue dont le nom n’a pu être obtenu l’ausculte et lui demande de revenir le 6 mai.
A cette date, la dame se présente au rendez-vous. Cette fois, le praticien demande des examens de sang, ce qu’elle fait aussitôt. Après lecture des résultats, le même jour, le docteur lui explique que sa grossesse ne présente aucune anomalie et lui donne rendez-vous dans la soirée.
Celle-ci revient à l’hôpital à l’heure indiquée. Elle est admise dans la salle d’accouchement et est priée de se coucher sur le lit. Les parents et proches, eux, sont sommés de patienter dans la salle d’attente, notamment Traoré Sita venue l’accompagner. Ils s’exécutent.
« Tout à coup, on entend un bruit venant de la salle, comme si une personne venait de tomber. Tout le monde court vers cette pièce. Au moment où on arrive, certaines sages-femmes y étaient déjà », explique Traoré Sita. Ajoutant qu’elle trouve leur proche en travail toute méconnaissable. « Une femme couchée sur le ventre, à même le sol, qui a pratiquement perdu connaissance et affaiblie », précise l’interlocutrice. Il faut la remettre sur le lit.
Les sages-femmes et elle essaient de la relever en vain. C’est ainsi qu’elles se pressent dans la cour de l’établissement, à la recherche de bras valides pour les aider dans cette tâche. Elles obtiennent l’aide de parents d’autres patients.
Selon Traoré Sita, les sages-femmes se rendent compte, dans les heures qui suivent, que la situation se complique. Il faut l’évacuer alors qu’il est tard (autour de 22 heures). Elles administrent à la dame quelques soins pour la remonter. Dans ce laps de temps, les proches de la défunte disent ne pas remarquer la présence du gynécologue.
A partir de 23h, on fait appel à l’époux, Sawadogo Amadou. Celui-ci réalise la gravité de la situation. On lui confie la tâche de chercher un taxi pour évacuer son épouse dans une clinique. Il l’obtient, mais cet engin, selon les sages-femmes, n’est pas adapté pour que la patiente soit dans de bonnes conditions, vu son état. Il trouve un autre véhicule. Cette fois, un minicar (gbaka).
Au final, apparaît l’ambulancier qui l’évacue dans une clinique vers minuit. Malheureusement, elle rend l’âme à 00h50, à l’entrée de cet établissement sanitaire privé. Voilà, relaté par Traoré Sita, le drame de Zerbo Habi.
Notre équipe de reportage s’est rendue à l’hôpital général, samedi, aux environs de 13h. Le surveillant général, Aka Jacques, que nous trouvons signale que le personnel et les chefs de service doivent avoir une réunion à la suite de cette affaire. Et que c’est à l’issue de cette réunion qu’ils pourront faire une déclaration éventuelle à la presse. Il nous faut donc attendre. Nous repartons à l’hôpital général à 15 heures. Mais toujours rien, nous ne parvenons pas à obtenir la version des agents de l’hôpital. Entre-temps, l’arrivée du ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Pierre Dimba, est annoncée.
Déjà, une dizaine de sages-femmes de garde cette nuit-là sont convoquées au commissariat dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte à cet effet. Ces agents de santé sont auditionnés durant des heures par le chef de service, le commissaire Hué Bi et le substitut du procureur de la République. Ce qui a permis l’arrestation d’un médecin gynécologue et deux sages-femmes.
Le chef de service du commissariat signale que l’enquête va aller à son terme pour que les responsabilités soient situées.
Zerbo Habi a été enterrée le 7 mai, après la prière de 13 heures, sans qu’une autopsie soit effectuée. Avant ça, dans la matinée, de nombreuses femmes, amies et connaissances se sont ruées à la préfecture de la ville pour crier leur ras-le-bol. Le secrétaire général, Konan Kouamé Georges, qui les a reçues, a su trouver les mots justes pour apaiser la tension.
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