Dans la nuit du mercredi 3 avril 2019, à Duékoué, un vent d'une rare violence a soufflé plusieurs édifices publics et privés, des points de commerce, des habitations, la clôture des services de la compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), l'école primaire municipalité, la brigade de gendarmerie, les trois stations de radio, le cantonnement de l'Oipr, la base du bataillon des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci), et de nombreux complexes hôteliers.
Des routes et des poteaux électriques n'ont pas été épargnés. Dans la journée du jeudi 4 avril, cette ville ressemblait à un champ où des chars se sont livrés des batailles. Au dire des chefs coutumiers, la rage du vent serait dû à la désacralisation de la rivière sacrée qu'est le Guémon. Une semaine après ces moments de désastre, les populations de cette ville, capitale de la région du Guemon, sortent peu à peu de leur torpeur.
Dans la journée du mardi 9 avril, une cérémonie, de purification a eu lieu sur les rives de ce cours d'eau." Nous avons fait cette cérémonie pour conjurer le mauvais sort qui s'est abattu sur notre village. Certaines personnes sont allées pêcher dans la rivière sacrée, d'où la colère des génies ", a expliqué Z. Pierre, un chef coutumier. " Nous avons eu toutes les peurs du monde. Dieu merci, cette tempête a soufflé la nuit. Si c'était dans la journée, il y aurait eu assez de victimes. Heureusement aussi que ce vent n'a pas duré", s’est réjoui T. Prosper, un instituteur à la retraite, qui a confié avoir perdu deux feuilles de tôle. " Lorsque le vent soufflait avec une rare violence, j'ai dit à mes enfants de se cacher sous les lits", a-t-il ajouté. " J'étais dans mon maquis lorsque ce vent s'est mis à souffler. Tout s'est renversé un coup. Les tables et chaises se sont envolées. Ce jour-là, tous mes clients ont fui sans me payer ma facture. Dieu merci que mon magasin n'a pas été trop touché. Petit à petit, nous commençons à oublier, sinon c'était terrible. Depuis que je suis à Duékoué, c'est la première fois que nous sommes traumatisés de la sorte. J'ai pensé que j'allais mourir", a révélé Mme N'dri, une tenancière de maquis.
De nombreuses personnes sont à l'œuvre pour remettre en état leurs domiciles ou leurs services. Au cantonnement de l'Oipr, nous avons surpris des ouvriers à l'œuvre, pour réhabiliter les bureaux complètement détruits. Juste à côté, le bataillon des Faci a aussi subi la furia du vent. Son centre de santé, le réfectoire, la salle de réunion et la salle de musculature ont été dévastés. A notre passage, quelques militaires tentaient de retirer sous les décombres, ce qui a lieu d'être sauvé.
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