Sur plus de 322 pages, que fait son nouveau livre, le journaliste-écrivain ivoirien Sylvain Takoué fait vivre une véritable épopée pour l’École, distillée sur un air de magnifique balade dans le temps, romantiquement adressée au Pr. Mariatou Koné, nouvelle ministre de l’Éducation nationale.
Comme un gentleman, en effet, le célèbre auteur s’est voulu tout à fait persuasif dans son Épître au Professeur Mariatou Koné, sous-titre de son livre intitulé École ivoirienne, le grand retour, qui sort dans les tout prochains jours en Côte d’Ivoire, aux éditions Scripta. On ne l’a que trop dit et redit, l’école ivoirienne est en crise et au plus mal de son histoire en Côte d’Ivoire. On a longtemps aussi prié tous les saints pour aider à exorciser le mal qui ronge le système éducatif ivoirien.
Mais fallait-il s’arrêter là pour espérer voir l’Ecole reprendre de sa superbe ? L’avènement de la nouvelle ministre Mariatou Koné dans ce département a sonné, chez Sylvain Takoué, comme le glas de la fin des temps incertains. A travers son livre qui intervient au moment même où la nouvelle ministre prend fonction, le journaliste-écrivain s’est transmué à la fois en poète, historien, scientifique, critique, censeur, tribun, instructeur et motivateur pour faire passer le message du « grand retour de l’Ecole ».
Dans un style de velours, tour à tour flambant, doucereux, captivant et surtout empreint de romance, qui lui est propre, l’auteur se fait le chantre de l’instruction scolaire publique. En évoquant la grandeur inaltérable de l’Ecole, l’apologie de la Littérature d’expression française, et singulièrement la Dictée de français dont il appelle rageusement au retour dans le programme scolaire ivoirien. Il ne manque pas aussi d’invoquer l’appel aux compétences intellectuelles des enseignants du système scolaire ivoirien. Le tout, enrobé, de la première page à la dernière du livre, dans un art du langage roulé, qui a l’habileté d’encenser l’intellectualisme de la ministre Mariatou Koné. Elle à qui revient ainsi le privilège et le mérite d’être toute chantée dans l’épopée de Sylvain Takoué – un auteur qui fait rarement des éloges ! – et dont la parade littéraire, dans ce livre, ressemblerait à une longue ode à la beauté féminine que cet auteur reconnaît sans s’en cacher à la ministre qu’il invite à faire désormais ainsi ressembler l’école ivoirienne enlaidie par un passé éducatif désespérant.
C’est que le livre de Sylvain Takoué ne pouvait s’empêcher aussi de toucher
durement du doigt cette plaie devenue une gangrène : les tares du système
éducatif ivoirien. En remuant longuement
avec brio ce bas-fond où a sombré l’excellence de l’Ecole, l’auteur s’affiche
en accompagnateur indéfectible de la ministre sur le chemin du retour à la
vraie instruction publique en Côte d’Ivoire. Réveillant au passage Charlemagne de
son VIIème siècle et Jules Ferry de son XIXème siècle, eux qui furent les
porteurs officiels de cette mission éducative et scolaire. On en conviendra à
sa lecture, ce nouveau livre de Sylvain Takoué pourrait, sans nul doute, être vu
comme un vrai coup de maître.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article