« Notre monde est de plus en plus confronté à une inégalité croissante qui affecte surtout les femmes et les jeunes. Cette inégalité n’est pas seulement économique. Cette inégalité concerne aussi le pouvoir, les droits et les opportunités. Et ces nombreuses dimensions se nourrissent les unes les autres. » Ce triste constat du Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Malingué Ngom, résume avec fidélité le contenu du rapport sur l’état de la population mondial 2017 rendu public ce mardi 17 octobre.
Une réalité inquiétante à laquelle, relève le rapport, si l’on ne remédie pas d’urgence, et que « les femmes les plus pauvres ne sont pas en mesure de décider par elles-mêmes de leur vie, les pays risquent de faire face à des troubles, de voir leur paix menacée et de ne pas atteindre leurs objectifs de développement ».
En toute évidence, cet état de fait concerne majoritairement les pays africains. Ainsi selon M. Malingué Ngom qui procédait au lancement dudit rapport à l’Eden Golf Hôtel (Abidjan), en Afrique subsaharienne, « chez la femme et la jeune fille, cette inégalité commence et est surtout centrée sur les droits en matière de scolarisation et de santé de la reproduction, particulièrement la capacité de choisir, si elle désire avoir des enfants, le nombre, quand, où et avec qui les avoir ».
S’attaquer aux inégalités liées à la santé reproductive
Le Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre insiste particulièrement sur la santé de la reproduction car selon les statistiques, le niveau actuel de la fécondité fait que présentement, l’Afrique a le taux de croissance démographique le plus élevé au monde avec plus de 2,5 % par an, pour une moyenne mondiale de 1,2 %. En d’autres termes, «en Afrique, le nombre moyen d’enfants par femme, mesuré par l’indice synthétique de fécondité (ISF), est de 4,5 enfants, contre une moyenne mondiale de 2,5 enfants par femme ».
L’une des conséquences directes de cette fécondité élevée et incontrôlée est la fistule obstétricale, qui quoi qu’évitable et traitable, « persiste (plus de 2 millions de femmes en souffrent encore) en raison de la faiblesse des systèmes de santé, de la pauvreté, de l'inégalité entre les sexes, du mariage et des grossesses précoces ».
Alors, indique-t-il, « les pays qui cherchent à s'attaquer aux inégalités économiques devraient commencer par s'attaquer aux inégalités connexes et sous-jacentes, telles que celles liées à la santé reproductive ».
En clair, M. Ngom invite les sociétés à regarder leurs filles et femmes comme des partenaires au développement et leur accordent les opportunités d’une vie avec dignité ; donner accès à chaque femme aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité, spécifiquement aux méthodes de planification familiale modernes, aux consultations pré et post natal, et aux services d’accouchements assistés par du personnel qualifié ; offrir à chaque adolescent une éducation complète et appropriée sur la sexualité et la reproduction ainsi qu’une éducation complète à chaque fille jusqu’au bac au minimum ; et enfin, créer des conditions d’accès à un emploi décent pour chaque jeune fille et garçon.
« C'est la vision qui a inspiré les objectifs du Plan stratégique de l'UNFPA pour la période 2018-2021, qui est le premier de trois plans visant à atteindre les Objectifs de développement durable à l'horizon 2030 », conclu-t-il.
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