
A cette occasion, il a soulevé plusieurs griefs qui mettent à nu les difficultés des producteurs dans la filière hévéicole. Il s’agit du non-respect du prix Apromac. « Aujourd’hui, dans la filière café-cacao, quand on fixe le prix bord champ, les acheteurs ont peur d’acheter le kg de cacao en dessous du prix garanti, parce qu’un mécanisme a été mis en place pour faire respecter le prix d’achat au producteur. Dans la filière hévéa, certains usiniers ne respectent rien et le producteur n’a aucun recours, aucun contrôle n’étant effectué pour dissuader les acheteurs véreux », a comparé Camara Issouf.
Conséquence, a indiqué le conférencier, au lieu d’acheter le caoutchouc humide comme exigé par les textes, certains usiniers obligent les producteurs à sécher leur caoutchouc. Ce qui leur fait perdre d’importantes ressources.
En outre, le conférencier a dénoncé la réfaction du poids du caoutchouc naturel. « La réfaction du poids de la production des planteurs par certains nouveaux usiniers, a cours, au vu et au su de tous. On achète le caoutchouc au faciès », a-t-il déploré.
L’autre point, objet de la colère du président de l’Ajamhci, c’est l’exportation des fonds de tasse. « Grâce aux efforts conjugués du gouvernement et des acteurs, on est passé de 17 unités de transformation à une cinquantaine, aujourd’hui. On ne comprend donc pas que des dérogations soient accordées à certains exportateurs pour vendre les fonds de tasse », a-t-il souligné. Pour Camara Issouf, cette situation risque de perturber l’équilibre de la filière. Car, sur une capacité de transformation installée estimée à trois millions de tonnes, la production de caoutchouc naturel est d’environ un million de tonnes. Résultat, a-t-il insisté, si l’exportation frauduleuse des fonds de tasse ne cesse pas, certaines usines risquent de fermer pour manque de matière première.
Face à ces différents problèmes, le président d’Ajamhci a annoncé qu’à partir du 1er novembre prochain, son organisation va se déployer sur le terrain afin d’assurer la protection des intérêts des producteurs. « Le producteur est abandonné aux mains d’acteurs véreux qui grugent le producteur, le maillon faible de la filière. Nous allons agir », a-t-il menacé.
Par ailleurs, le président d’Ajamhci a remercié le président de la République, Alassane Ouattara, et le président de l’Association des producteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Apromac), Charles-Emmanuel Yacé, pour les efforts faits en vue de la distribution du fonds Covid-19 aux producteurs. « 45000 producteurs ont déjà reçu leur part du fonds Covid-19. Le processus est en cours et les autres le recevront », a-t-il rassuré.
Camara Issouf a, enfin, exhorté les planteurs à adhérer à la politique de géoréférencement qui est une norme de l’Union européenne qui entre en vigueur en juillet 2025.
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