INTERVIEW/ Théodore Coulibaly (DG Atou) : « Les consommateurs ont bien perçu la qualité des produits Ivorio »

Atou est l’entreprise qui commercialise les jus de fruits naturels Ivorio. Dans cet entretien accordé à Ivoirematin.com, son Directeur général Théodore Coulibaly dit tout sur ces produits 100% naturel qui rentrent progressivement dans les habitudes de consommation des Ivoiriens.

Ivoirematin.com : Cela fait plusieurs années que vous existez sur le marché, quel bilan pouvez-vous faire ?

Théodore Coulibaly : D’une manière générale c’est un bilan positif parce qu’on arrive en 2018 après une bonne année 2017. Avec toute la communication que nous avons faite, nous nous apercevons aujourd’hui que la population ivoirienne commence à s’approprier Ivorio. Et ça c’est une fierté. C’est l’un de nos objectifs qui est de faire comprendre à l’ensemble de cette population ivoirienne que Ivorio est un jus naturel qui part de la plantation de nos parents jusqu’à la canette pour consommation. C’est fait pour nous, par nous. Et ça c’est important.

Est-ce que cela signifie que l’entreprise Atou se porte très bien ?

L’entreprise Atou se porte très bien ? Je ne le dirai pas comme ça. L’entreprise Atou est en train de progresser normalement selon les objectifs très réalistes que la société s’est fixée.

Quelle explication donnez-vous à la commercialisation de boissons énergisantes ?

Il faut savoir que la transformation des fruits en Côte d’Ivoire ne date pas d’aujourd’hui. C’était l’un des objectifs du père fondateur de la nation ivoirienne Félix Houphouët-Boigny. Au temps où la Côte d’Ivoire faisait partie des grands producteurs d’ananas, il a prôné la mise en place d’unités de transformation des fruits qui ne pouvaient pas être exportés. C’est ainsi qu’est née la marque Ivorio a Bonoua qui a été transportée ici (Abidjan, ndlr) par l’opérateur privé après la crise qu’a connue l’ananas. Nous avons repris cette activité depuis 2011 et essayé de la booster pour revenir à ce qu’avait voulu le père fondateur, c’est-à-dire réussir à transformer localement et à faire consommer des produits saints à l’ensemble de la population. L’ananas représente une grosse partie de notre activité, mais parallèlement à l’ananas, nous avons commencé à développer tous les autres fruits comme la fleur d’hibiscus, le gingembre, le baobab, la mangue, la passion, le tamarin, etc. Partant de ce constat, l’équipe commerciale a organisé des brainstormings sur comment vendre. C’est ainsi que dans les discussions une idée est parue à l’un de nos stagiaires qui nous a fait comprendre que la population ivoirienne est composée à 60% de jeunes et que cette jeunesse-là s’abreuve des boissons énergisantes ou énergétiques bourrées de produits chimiques avec des risques énormes sur la santé publique et sur la santé de ces jeunes.  Alors pourquoi ne pas faire une boisson naturelle, rester dans notre façon de faire mais naturelle, qui n’a pas d’impact sur la santé et qui va plutôt aider à l’amélioration de la santé.

Vous venez de mettre effectivement sur le marché la boisson énergisante Ivorio énergie. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce produit ?

Après le brainstorming, nous nous sommes dit qu’il faut mettre en place une boisson à partir des fruits que nous avons en Côte d’Ivoire et qui contribue à donner de l’énergie naturelle au corps ainsi qu’à la santé physique. L’idée est donc venue de chercher et l’un des fruits qui nous permettent d’avoir beaucoup d’énergie c’est le gingembre. Nous regardons et nous comprenons aussi que la plupart de ceux qui consomment cette boisson énergétique ont besoin d’être éveillés à l’instar des travailleurs de nuit, les veilleurs de nuit, les chauffeurs, etc. Quel est alors le fruit de chez nous qui contient la caféine ? C’est le café lui-même ou le petit cola. Nous avons donc décidé de faire une boisson énergétique qui contient à la fois le gingembre et le petit cola. Les deux cumulés permettent d’avoir toutes les valeurs qu’on recherche.

L’argument commercial clé que vous mettez en avant est l’aspect 100% naturel et sans conservateur de vos boissons. Sachant que les grosses entreprises ne parviennent pas à mettre sur le marché de tels qualités de boissons, comment réussissez-vous à faire cela ?

Je dirai que c’est notre savoir-faire et  nous comptons sur vous et sur nos différentes campagnes de communication pour arriver à faire comprendre cela aux consommateurs. C’est le plus important. En outre, nous permettons à toutes les personnes de visiter notre unité de production. Ce que ne font pas forcément les grandes entreprises. La preuve vous venez de visiter tout comme la Banque mondiale. Nous, nous le faisons parce que nous savons que vous allez relayer l’information. Nous avons commencé à faire visiter les enfants des écoles primaires pour leur montrer le côté naturel et pourquoi il est bon de consommer Ivorio qu’autre chose.

Cette année, nous avons décidé de doubler notre objectif de l’année dernière. En même temps, puisque nous faisons du 100% naturel, nous sommes sujets aux aléas climatiques, aux saisons et donc à la disponibilité des fruits.

Le constat qui se dégage pourtant est qu’Ivorio n’est pas encore disponible comme les autres boissons dans les restaurants, bars, maquis et night-club par exemple. Qu’est-ce qui explique cela ?

Nous travaillons et nous essayons de mettre Ivorio là où cela est possible. Nous sommes en train de mettre en place une force de vente qui va nous permettre d’être présent dans tous les coins et recoins. C’est en cela que je dis qu’Ivorio grandit. Il faut aussi reconnaître qu’aujourd’hui le nom est plus grand que la société. Cela signifie que les consommateurs ont bien perçu la qualité de nos produits. De plus en plus, il y a de la demande et de plus en plus les points de vente se créent. C’est cela aussi l’avantage de la communication. Pour le moment, nous ne sommes pas dans les lieux indiqués mais nous y serons très vite.

Quelles sont vos perspectives pour 2018 ?

Cette année, nous avons décidé de doubler notre objectif de l’année dernière. En même temps, puisque nous faisons du 100% naturel, nous sommes sujets aux aléas climatiques, aux saisons et donc à la disponibilité des fruits. Il y a des consommateurs qui appellent et qui disent que ce n’est pas le même goût. Mais c’est normal pour le simple fait que quand vous achetez deux fruits, ce n’est pas évident qu’ils aient le même goût. Ça aussi c’est une indication pour le consommateur pour dire que nos produits sont 100% naturel. 

Vous prenez une part active aussi bien dans la lutte contre le chômage que dans l’économie du pays. Alors combien de personnes employez-vous et quel est votre chiffre d’affaire ?

Au niveau des effectifs, Atou c’est aujourd’hui entre 100 et 130 personnes qui travaillent. En ce qui concerne les plantations, nous avons entre 500 et 700 personnes avec qui nous collaborons pour réaliser les objectifs. En terme de chiffre d’affaire, nous sommes entre 1 et 3 milliards. Nous comptons d’ailleurs doubler ce chiffre d’affaire.

En définitive que doivent retenir les consommateurs ?

Ivorio c’est 100% naturel. C’est fait en Côte d’Ivoire pour préserver le bien-être et lutter contre les problèmes de santé publique.

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