La crise électorale que vit la Côte d'Ivoire s'est transformée
en conflits interethniques dans plusieurs localités de la Côte d'Ivoire. Le
président de l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), Jean
Claude Coulibaly, explique ces affrontements meurtriers par la méconnaissance
de l'autre qui crée la peur puis la haine. Aussi, pense-t-il que l'organisation
des colonies de vacances dans différentes régions du pays pourrait permettre de
reconstruire l'unité nationale.
« Cette idée est excellente.
Surtout en ce moment de violents coups de canifs sont portés dans la mosaïque
d'ethnies que représente la Côte d'Ivoire. Pour reconstruire l'unité nationale,
il serait intéressant de multiplier ce genre d'initiatives. Car, c'est de la
méconnaissance de l'autre que naît la peur qui, elle, à son tour, crée les
préjugés et les sentiments de haine », a-t-il expliqué.
En outre, Jean Claude Coulibaly a rappelé avec satisfaction,
la politique de Félix Houphouët-Boigny qui consistait à orienter les élèves ivoiriens
dans toutes les villes et localités de la Côte d'Ivoire.
« Le président Félix
Houphouët-Boigny, en grand homme politique visionnaire, savait qu'il avait
hérité du colon un conglomérat de tribus. Pour donc construire l'unité
nationale et pour donner au citoyen ivoirien ce sentiment d'appartenance à une
seule nationale, le père de la Côte d'Ivoire moderne faisait orienter les
élèves ivoiriens dans toutes les villes et localités de la Côte d'Ivoire. C'est
ainsi que les élèves originaires du Sud étaient orientés au Centre, au Nord,
Nord-est, Nord-ouest. Ceux du Nord dans les villes du Sud, du Centre, de
l'Ouest et de l'Est. Quitte à ceux qui n'avaient pas de place à l'internat de
se trouver un tuteur ou une famille d'accueil », s’est-il souvenu.
Avant de déplorer: «
Aujourd'hui, cette politique d'orientation se fait de moins en moins. Alors
qu'elle a permis à une génération d'Ivoiriens de non seulement mieux connaître
les autres peuples et ethnies qui vivent sur le sol ivoirien. Mais aussi leur
pays en profondeur. Les nouveaux fonctionnaires étaient systématiquement
affectés dans les endroits les plus reculés pour servir l'État. Même si,
aujourd'hui, cette pratique se fait toujours, force est de reconnaître qu'elle
est en recul. A part la police nationale, la gendarmerie, l'enseignement, une
partie des agents de santé, pour ne citer que ces corps de métier, les autres
secteurs de la Fonction publique ne connaissent pratiquement pas les mouvements
d'affectations. Or, ces rotations, dans leur essence, permettent aux
fonctionnaires de toutes origines et leurs enfants de mieux connaître la
culture des populations où ils sont affectés. Ce qui participe ainsi à la
consolidation de l'unité nationale et l'édification de la conscience d'une
appartenance à un même pays ».
En tout état de cause, le président de l'UNJCI reste
convaincu que « l'organisation de
colonies de vacances ou de circuits touristiques gratuits dans les villes de la
Côte d'Ivoire, à l'intention des fonctionnaires ou de familles moins nantis,
comme cela se fait en Chine où nous avons eu la chance de séjourner pendant
quatre semaines en 2013, peut être une solution à cette problématique ».
En sommes, Jean Claude Coulibaly insiste pour dire que «si nous voulons prévenir d'autres conflits
ou du moins les atténuer, les Ivoiriens doivent réapprendre à se connaître pour
mieux vivre ensemble. Car, la méconnaissance de l'autre engendre les préjugés
les plus fous et la peur. Or, là où il y a la peur, parce qu'elle exprime un
repli, une méfiance, il y a potentiellement conflit, violence, voire haine ».
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