
Des habitants du complexe sucrier de Ferké 1, dans le département de Ferkessédougou (Nord), ont exprimé, lundi à l’AIP, leurs inquiétudes pour sept des leurs, « détenus et restés sans jugement » au parquet de Korhogo depuis bientôt un an, à la suite d’une grève des travailleurs de la SUCAF survenue en janvier.
« Nous ne savons plus vers qui nous tourner pour que nos enfants soient remis en liberté. Ce sont sept de nos enfants qui sont arrêtés et détenus sans jugement à Korhogo, alors que leurs camarades de Ferké 2 ont été jugés, puis relaxés. Vraiment, nous sommes inquiets », a déclaré Koné Kigbafori Drissa, frère aîné d’un des sept détenus.
D’après lui, son jeune frère, Koné P. Seydou, couturier, « a été pris à la maison alors qu’il n’a pas participé à la grève »
« Ils l’ont emmené et peu après, j’ai été surpris de le voir le bras gauche fracturé et très mal en point. Avec l’aide de notre député sous-préfecture, j’ai eu l’autorisation de le faire soigner. Toujours malade, nous devons régulièrement faire face à ses problèmes de santé. En plus, ils n’ont jamais mentionné dans le PV, les circonstances de son arrestation », déplore M. Koné, inconsolable, avec à ses côtés d’autres parents de détenus.
Il affirme avoir fait appel au service d’un huissier dont il garde « les constats, les documents de santé et photos comme preuves ».
« Mon souhait est de voir mon frère sortir bientôt de prison à la suite d’un jugement raisonnable. Il n’a rien fait. Pourquoi le garde-t-on là-bas, alors qu’ils savent bien qu’il est innocent ? », s’indigne-t-il.
Tout comme Koné Kigbafori Drissa, les parents des autres détenus de Ferké 1 espèrent revoir leurs « frères et enfants libres comme ceux de Ferké 2, arrêtés et jugés pour la même cause à Bouaké, et actuellement en liberté ».
Suite à une grève des travailleurs de la société sucrière SUCAF, en janvier, plusieurs dégâts matériels dont des parcelles de cannes à sucre incendiées avaient été constatés. Ce qui avait conduit à l’arrestation d’une dizaine de grévistes sur les sites des complexes sucriers de Ferké 1 (détenus à Korhogo) et Ferké 2 (détenus à Bouaké). Toutefois, ceux arrêtés à Ferké 2 ont été jugés et condamnés à Bouaké, avant d’être mis en liberté à la faveur de la grâce présidentielle d’août.
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