
Depuis plus de dix ans, l’économie ivoirienne avance à grands pas. Portée par une croissance solide, une stabilité politique relative et un secteur privé dynamique, la Côte d’Ivoire se distingue en Afrique de l’Ouest.
Une croissance qui résiste aux crises
Quand Alassane Ouattara arrive au pouvoir en 2011, le pays est fragilisé par une décennie de conflits. Mais très vite, les choses changent. La croissance redémarre, dépassant les 8 % par an entre 2012 et 2019. Malgré la pandémie de Covid-19 ou la guerre en Ukraine, elle reste robuste, autour de 6,5 % sur la période 2021-2023. Pour 2025, les prévisions annoncent 7 %.
Des agences comme Moody’s et Fitch saluent la solidité des institutions économiques du pays. En mars 2024, la Côte d’Ivoire a même levé 1,75 milliard de dollars sur les marchés, devenant le premier pays africain à émettre une obligation internationale en monnaie locale.
Un secteur privé en plein boom
Au-delà des chiffres, c’est le dynamisme du secteur privé qui impressionne. En mars 2024, 30 entreprises ivoiriennes figuraient parmi les 500 meilleures du continent, selon Jeune Afrique. En tête : la Société ivoirienne de raffinage (SIR), avec 4,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
On retrouve aussi de grands noms comme Orange, MTN, SIFCA ou encore Cémoi. Le secteur minier est lui aussi bien représenté avec des sites comme Yaouré et ITY. La majorité de ces entreprises sont privées, à capitaux ivoiriens ou mixtes.
L’État, lui, joue un rôle de facilitateur. Il a modernisé l’administration fiscale, réformé le droit des affaires et créé plusieurs zones industrielles dans tout le pays.
L’industrialisation par la transformation locale
Alassane Ouattara mise sur une stratégie claire : transformer sur place les produits agricoles, au lieu de les exporter bruts. Le cacao est l’exemple le plus marquant. En 2015, seulement 25 % étaient transformés localement. En 2025, on atteint 40 %, avec l’objectif des 100 % d’ici 2030.
Le pays compte aujourd’hui 14 usines de transformation de cacao, et trois nouvelles devraient ouvrir, dont une géante à San Pedro, capable de traiter 240 000 tonnes par an.
Cette logique s’étend aussi à d’autres secteurs : anacarde, mangue, riz, hévéa… L’idée : créer de l’emploi local et réduire la dépendance aux marchés étrangers.
Les PME et les start-up commencent également à jouer leur rôle. Dans le numérique, le e-commerce ou l’agriculture connectée, une nouvelle génération d’entrepreneurs émerge.
Des défis à relever
Mais tout n’est pas encore gagné. La croissance profite encore peu aux zones rurales. Le chômage des jeunes reste élevé. Et la stabilité politique, bien que présente, reste fragile en cette année électorale.
Le gouvernement promet de faire de l’inclusion une priorité. Le président veut diviser par deux la pauvreté d’ici 2030, en soutenant les femmes, les jeunes et les territoires en retard.
Ce pari économique n’est pas encore gagné. Mais la Côte d’Ivoire avance, portée par une vision claire : bâtir une économie forte, diversifiée et tournée vers l’avenir.
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