Plaidoyer pour une ère nouvelle de justice
Perçue comme l’une des conditions de la légitimité démocratique dans un Etat de droit, l’indépendance de la justice face au pouvoir politique sert de trame à l’ouvrage : « Les grands procès de la République sous l’ère Houphouët-Boigny, La justice ivoirienne entre grandeur et sujétion ».
Contrairement au présupposé qui pourrait en découler, l’auteur, Me Louis Metan, ancien Bâtonnier, militant des droits humains et des libertés individuelles, tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’ouvrir le procès à titre posthume du premier président de la Côte d’Ivoire.
Cette étude mise en page par Vallesse éditions, parue sous la forme d’un essai, aux éditions GAD au 4ème trimestre 2018, se donne pour vocation de passer au crible de la critique, le pouvoir judiciaire dans son fonctionnement de la fin de la colonisation à l’instauration du multipartisme.
Avec à propos d’ailleurs, Me Metan reprécise l’enjeu de cet essai transversal qui couvre les disciplines telles que l’histoire, le droit et la science politique : convoquer la mémoire de la justice ivoirienne pour livrer ses secrets sur les différents procès sous l’ère FHB.
Au fil des 473 pages, le lecteur redécouvre l’évolution de la société ivoirienne à l’aune de sa justice.
Ce voyage dans les dédales de l’histoire en trois grandes parties commence à la fin de l’époque coloniale. Sous le titre Une justice instrumentalisée : l’héritage de la colonisation.
Le chapitre I : L’affaire de Treichville dépeint le contexte colonial hostile qui précède les indépendances. Une fois exposés les faits, passées en revue l’instruction du dossier et les audiences, l’auteur dévoile la face cachée de ce procès pour aider à en saisir les enjeux.
La même méthodologie est observée au chapitre II avec l’affaire du sanwi, un autre procès qui a longtemps défrayé la chronique.
Intitulée Une justice aux ordres : les premiers pas de l’indépendance, la deuxième partie de cet essai revisite suivant le mode opératoire indiqué les procès des années 60 : Notamment le procès dit des jeunes, celui des anciens et l’affaire Kragbé Gnagbé.
La dernière étape de ce périple historico-judiciaire est consacrée à Une justice aux velléités autonomistes : la marche vers la démocratie. En point d’ogre, le procès dit du 18 février 1992.
La conclusion générale, l’épilogue, le cahier photos, les annexes et la bibliographie mettent fin au périple.
Un ouvrage préfacé du Ministre N’gatta Essy, ancien bâtonnier qui devrait intéresser tous ceux qui s’intéressent à l’institution judiciaire en CI. Surtout ceux tenaillés par le désir de ne point laisser ; « le parti pris que forgent les rumeurs avoir raison de la vérité. (parce que) La vérité seule, la manière de la restituer et de la rendre, peut contribuer à la naissance de l’ère nouvelle de la justice … »
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article