La Côte d’Ivoire a enregistré d’importants progrès dans la prise en charge de la tuberculose. Le taux de guérison des formes contagieuses était de 87% en 2023. Des résultats qui confirment que le pays est sur la bonne voie pour le contrôle de la maladie.
« L’objectif du Programme national de lutte contre la tuberculose, est que cette maladie ne soit plus un problème de santé publique à l’horizon 2030. Actuellement nous avons 123 cas pour 100 000 habitants. Nous voulons qu’il y ait moins de 10 cas pour 100 000 habitants », indique le Directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr Jacquemin Kouakou.
En Côte d’Ivoire, 21000 cas de tuberculose sont enregistrés chaque année. Un chiffre préoccupant quand on sait qu’une personne infectée peut contaminer 10 à 15 personnes dans son environnement. La maladie causée par le bacille de Koch se localise à 98% dans les poumons. Dans 2% des cas, elle touche les os, les muscles, la peau et les ganglions. Cette pathologie cause 1600 décès chaque année en Côte d’Ivoire.
Ainsi, le contrôle de la maladie est une urgence que le thème de l’édition 2024 de la Journée mondiale de la lutte contre la tuberculose célébrée le 24 mars « Oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose » vient souligner.
Et cela passe par l’accroissement des ressources affectées à la lutte. Le plan stratégique évalue le financement annuel en Côte d’Ivoire à 12 milliards de francs CFA. Le PNLT intensifie le plaidoyer.
La Côte d’Ivoire, comme de nombreux pays dans le monde, est confrontée à un déficit important en matière de financement.
La lutte contre la tuberculose est sous financée. Pour les experts, il faut impérativement trouver les moyens pour réaliser toutes les interventions nécessaires pour réduire le poids de cette maladie dans le monde.
Le PNLT a organisé le 24 janvier 2024, la réunion de validation du plan d’accélération de la Côte d’Ivoire 2024. Cette rencontre fait suite aux réunions de 2018 et 2023 lors de l'Assemblée mondiale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) à New York sur la question de la tuberculose dans le monde.
Le gouvernement entend tout mettre en œuvre pour consolider les progrès accomplis.
Le pays a renforcé la décentralisation de la prise en charge avec des centres de diagnostic et de traitement dans tous les districts et des centres antituberculeux dans les différentes régions.
On dénombrait quelques 368 centres de prise en charge en 2023. Selon les spécialistes, le succès du traitement des formes contagieuses, a atteint 87% en 2023. Le taux recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms) est de 90%. Le pays affiche également un taux de dépistage du Vih de 99% des malades tuberculeux et la mise sous antirétroviraux de 98% des patients co-infectés.
Toutes ces performances ont été réalisées grâce à la définition d’une politique claire de prise en charge, au développement d’un partenariat autour du programme et la mise en place de stratégies et interventions novatrices et efficaces. Sur ce point, on peut citer la mise à disposition d’outils de diagnostic rapide, la mise en place de traitement préventif qui permet de donner des médicaments à toutes les personnes qui vivent avec le malade.
Le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, à travers le Programme national de lutte contre la tuberculose, a procédé le 22 mars 2024, au lancement d’une grande campagne de dépistage actif gratuit dans les villages de la sous-préfecture de Songon. Il s’agit de détecter très tôt les malades et de leur fournir une bonne prise en charge. La tuberculose est une maladie grave mais elle peut se guérir en six ou neuf mois.
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