L’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée (UCT) a reçu la visite récemment, à son siège Route Abatta de la ministre britannique pour l’Afrique du ministère des affaires étrangères et coopération Internationale, Madame Harriett Baldwin. La ministre est venue s’imprégner du résultat de l’opération « stop ivoire », réalisé du 18 au 21 janvier dernier par l’UCT avec l’assistance technique du Projet EAGLE-Côte d’Ivoire.
Cette visite avait pour objectif de s’enquérir de la saisie record de 469.15 kg d’ivoire et 576 kg d’écailles de pangolin survenue il y a un mois par les autorités ivoiriennes avec l’appui technique du Projet EAGLE-Côte d’Ivoire. La Ministre britannique a félicité pour le travail abattu par l’UCT avant de déclarer : «L’ampleur du trafic d’animaux sauvages est choquante. Je suis très impressionnée par le travail effectué ici en Côte d’Ivoire pour empêcher la contrebande de la faune vers les marchés étrangers, et je suis heureuse que le Royaume-Uni puisse soutenir ces efforts ».
Le mode opératoire du réseau criminel en Côte d’Ivoire était de cacher les défenses à l'intérieur des bûches. Ensuite, elles étaient scellées avec de la colle et mélangées avec d’autres bûches de bois ordinaire dans des conteneurs pour l’Asie. Cette même méthode a été observée lors de récentes saisies au Kenya et au Mozambique, démontrant sans équivoque le caractère international du trafic d’espèces sauvages intégralement protégées. Sur ce point, la ministre martèle que : « une coopération régionale et mondiale renforcée est nécessaire pour empêcher les trafiquants de tirer profit de ce commerce. C’est la raison pour laquelle le Royaume uni entend organiser une conférence en octobre 2018 pour rassembler les pays afin de garantir que nous agissions collectivement pour lutter contre le méprisable commerce illégal des espèces en voie de d’extinction ».
La Ministre Harriett Baldwin a par la suite profité de cette visite pour offrir du matériel de dernière génération britannique servant à détecter les produits de contrebandes tels que la drogue, les armes et autres produits illicites.
Dans le commerce du trafic d’espèces protégées, la Côte d’ivoire serait la plaque tournante du trafic illicite d’espèces sauvages. Selon Rens Ilgen, coordinateur du Projet EAGLE-Côte d’Ivoire, cette situation est rendue possible pour plusieurs raisons : Tout ’abord, la Côte d’Ivoire est devenue un épicentre commercial pour toute l’Afrique de l’Ouest. Ensuite, les réseaux criminels utilisent cette infrastructure existante la distribution des produits légaux. D’autre part, pendant la crise, beaucoup de criminels sont venus et ont profité l’instabilité en Côte d’Ivoire. Enfin les sanctions prévues par la loi faunique ivoirienne n’ont pas l’effet dissuasif nécessaire.
Au total, dans le cadre « stop ivoire » six trafiquants dont le chef du réseau criminel d’origine vietnamienne ont été arrêtés ; puis déférés devant le parquet d’Abidjan où ils sont en attente de jugement. « C’est là où devraient être…ces criminels » a déclaré Ofir Drori, Directeur et fondateur d’EAGLE Network.
Sercom
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