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Société

Manifestation à Bouaké : La vérité sur l’affaire grenade

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Depuis le début de l'année, des démobilisés réunis au sein de la ‘’Cellule 39’’, réclament à l'Etat entre autres le paiement d'une prime de 18 millions de francs Cfa, leur intégration dans l'armée et les corps paramilitaires, la reconnaissance du grade de caporal et la prise charge des blessés de guerre et des enquêtes sur la mort ou la disparition d'ex-combattants.

Dans l'attente de la décision du gouvernement, le 13 mai dernier, un ex-combattant nommé Diawara Youssouf est fauché par des balles de mitraillettes de soldats mutins qui revendiquaient le versement du reliquat d'une de leur prime dite '' Ecomog''' de 12 millions de francs Cfa. Transporté au CHU de Bouaké, Diawara Youssouf rend l'âme le dimanche 14 mai. Ses camarades de lutte décident de lui faire des funérailles dignes de son rang. Mais les choses ne se passent pas comme l'auraient souhaité les responsables du mouvement en cette date du 22 mai.

D'abord, une rencontre avec la ministre Mariatou Koné connaît des débordements. Les parties se séparent en queue de poisson après que la ministre a été séquestrée. Elle quitte précipitamment la morgue du CHU de Bouaké, sans avoir terminé son discours. Dans le même temps, plusieurs agents forces de l'ordre occupent en même temps que les démobilisés, le corridor sud. On dénombre des éléments de la Brigade anti-émeute (BAE), de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), du Groupement mobile d’intervention (GMI) ainsi que de la gendarmerie nationale et de la police. Le siège du corridor par les démobilisés dure jusqu'au petit matin, hier mardi.

C'est à partir de 7 heures 10 minutes que les hostilités démarrent. Les démobilisés refusent de se laisser éconduire de la sorte. C'est ainsi que des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité lancent des grenades  lacrymogènes pour dérouter les démobilisés. Ces derniers s'organisent, pour contrecarrer cette offensive des flics. Avec des pierres et des bâtons, les ex-combattants parviennent à encercler un groupe de soldats de l'armée ivoirienne.

Se sentant pris dans un traquenard, l'un des soldatsndéclenche une grenade offensive. Il la jette entre les démobilisés. C'est la débandade. L'obus éclate. Ses déflagrations font de nombreux blessés. Parmi eux, on dénombre sur place les trois premiers morts.

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