Cagoule sur la tête, arme à la main, prêts à défier le pouvoir en place, ils ont conservé les réflexes des rebelles qu’ils ont été. Depuis 2014, ils se sont mutinés à trois reprises, fragilisant chaque fois un peu plus le pays.
Ces soldats appartiennent pourtant à l’armée régulière ivoirienne, dans laquelle ils ont été intégrés en vertu de l’accord de Ouagadougou. Conclu en 2007 entre le président Laurent Gbagbo et le chef des Forces nouvelles, Guillaume Soro, dont les troupes contrôlaient depuis 2002 le nord de la Côte d’Ivoire, ce texte prévoyait l’intégration de 8 400 rebelles dans l’armée dès 2009. Un processus qui n’a été formalisé qu’en 2011. Ce délai est à l’origine de leurs revendications actuelles : la somme de 12 millions de F CFA correspond en effet pour partie (5 millions de F CFA) à deux années de salaire, les 7 autres millions étant présentés comme une contribution à l’achat d’une maison. Cette prime, jurent-ils, leur avait été promise avant l’offensive victorieuse sur Abidjan qui a mis fin à la crise postélectorale.
Au terme d’un premier profilage, ce sont les anciens chefs militaires des Forces nouvelles qui avaient opéré le tri parmi leurs 80 000 hommes. Mais, au fil du temps, les liens se sont distendus entre les hommes de troupe et des officiers au train de vie devenu parfois ostentatoire. Lire la suite
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