« Les conséquences du réchauffement climatique et les conflits armés au sahel, notamment dans le nord Mali sont dramatiques. Nous ne sommes plus dans une situation alarmiste mais alarmante », a déclaré Patrick Youssef, Directeur adjoint du Comité International de la Croix Rouge (CICR) pour l’Afrique, ce jeudi 19 avril au siège de la Banque africaine de développement (BAD).
C’était lors d’un panel de haut niveau qui a réuni en plus de M. Youssef, Dr. Sibry Tapsoba, directeur du bureau de coordination des Etats en transition à la BAD, Babacar Cissé, coordonnateur résident du système des Nations Unies en Côte d’Ivoire et Ibrahim Lumumba Idi-Issa, secrétaire exécutif adjoint du comité permanent Inter-états de lutte contre la sécheresse dans le Sahel, autour du thème « Impacts combinés des changements climatiques et des conflits armés dans le sahel ».
A cette tribune, le directeur adjoint du CICR pour l’Afrique a relevé l’urgence d’agir en synergie avec les pays de la région et les partenaires au développement afin d’éviter une catastrophe humanitaire.
« Nous comptons aujourd’hui deux millions de déplacés internes dont cinquante mille en Mauritanie. Alors que nous disposons de ressources modestes pour apporter des réponses d'urgence. En outre la prolifération des groupes armés au nord mali nous perturbe énormément dans notre action. Si donc nous ne créons pas une vague d'intérêt autour de cette région sinistrée nous aurons échoué et nous assisterons à une catastrophe humanitaire. Il faut donc une approche régionale intégrée et une synergie d’action entre partenaires au développement et organisations humanitaires », a-t-il prescrit.
Par ailleurs, M. Youssef a fait observer que le CICR n'a pas été créé pour distribuer des vivres mais pour le respect des droits des peuples liés à la convention de Genève.
« La protection des personnes et le droit humanitaire est au cœur de notre mission. C’est pourquoi nous œuvrons pour la paix. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la paix se construit dans la guerre avec le respect des droits humains, la construction des personnes et c’est le plus difficile », a-t-il fait remarquer.
L’objectif à atteindre, à l’en croire, est de rétablir la situation des victimes comme elle était avant le conflit à travers la formation, l’autonomisation et le renforcement de la résilience des communautés.
Un objectif auquel souscrivent Sibry Tapsoba et Babacar Cissé qui ont fait savoir que la BAD et le système des Nations Unies mènent respectivement des actions dans ce sens au sahel. Il s’agira donc au sortir de ce panel de coordonner leurs actions et d’opter pour une approche intégrer avec les pays de la région ouest-africaine en vue d’une meilleure efficience.
Ce panel de haut niveau, a été modéré par Agnès Kraidy, journaliste à Fraternité Matin, et a enregistré la présence du directeur de cabinet adjoint du ministère de l’Intégration Africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur, Stéphane Aka Anghui.
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