Une transplantation hépatique sur un patient âgé de cinq (5) ans s’est déroulée avec succès, le 29 septembre 2024, à Abidjan, dans le cadre d’une collaboration entre des médecins égyptiens et ivoiriens, a-t-on appris de source officielle.
Cette transplantation, la deuxième dans le cadre d'une collaboration entre la Côte d'Ivoire et l'Egypte, concernait un garçon souffrant « d'une anomalie congénitale du foie entraînant une défaillance hépatique ».
L'enfant a bénéficié d'une greffe partielle de foie, prélevé sur son père, lors d'une intervention chirurgicale qui a duré 12 heures.
« L'enfant et son père se rétablissent bien », selon les médecins.
Les équipes égyptienne et ivoirienne qui ont réalisé cette opération ont été reçues, le 1er octobre 2024, à la résidence de SEM. Shérif Seif l’ambassadeur d’Egypte en Côte d’ivoire, autour d’un dîner.
Pour le diplomate égyptien, ce partenariat représente une étape significative dans l'avancement de la transplantation hépatique pédiatrique en Côte d'Ivoire.
La collaboration a commencé par une visite du CHU de Treichville, où la préparation de l'équipe ivoirienne en matière de transplantations hépatiques a débuté.
L'équipe, composée de chirurgiens, hépatologues, anesthésistes, spécialistes des soins intensifs, pédiatres, radiologues et personnel infirmier, a bénéficié d'une formation approfondie au Caire (en Égypte). La formation visait à outiller une équipe de transplantation cohérente et bien équipée, capable de gérer des cas complexes de manière autonome.
Selon le Professeur Keli Elie, chirurgien, responsable du programme ivoirien de Transplantation Hépatique , depuis la mise en place du programme entre la Côte d’Ivoire et l’Egypte en 2021, « on est dans un cas de transfert de compétence ».
« L’Égypte a 24 ans d’expériences en matière de transplantation hépatique. On veut donc implanter l’activité en Côte d’Ivoire et Afrique de l’ouest. Dans les projets que nous développons, nous formons les médecins ivoiriens. A ce titre, six (6) médecins de haut niveau ont déjà effectué des voyages de formation en Egypte en 2017. Pour 2025, on prévoit de faire effectuer stages en Egypte à de jeunes chirurgiens afin que nous ayons une équipe plus aguerrie », a-t-il révélé.
Compte tenu du coût élevé de ces interventions pour les patients, le gouvernement ivoirien a décidé de soutenir ce programme, assure Professeur Kéli. La partie égyptienne n’est pas en reste : le Ministère des Affaires Etrangères Egyptien a joué un rôle crucial dans le soutien de ce programme, facilitant la fourniture d'instruments et de dispositifs essentiels pour faire avancer le programme. De même, l'Agence égyptienne de partenariat pour le développement a été essentielle dans la formation des Ivoiriens dans divers domaines, notamment la médecine, la sécurité et l’agriculture, soutient le diplomate égyptien.
La transplantation hépatique est une intervention très rare . A ce jour seulement l’Afrique du Sud et l’Égypte détiennent cette expertise sur le continent africain, selon le Professeur Amr Abdelaal, chirurgien spécialiste en transplantation Hépatique, le chef de l’équipe médicale égyptienne. Le taux de succès de cette opération se situe autour de 80% pour une maladie où le patient sans transplantation est 100% assuré de mourir.
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