C’est finalement au Conférence Régionale des Evêques de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), à Cocody-2 Plateaux que, mardi 28 novembre 2017, le Forum citoyen Afrique-Europe a achevé ses travaux débutés deux jours avant, à la bourse du travail de Treichville, d’où les participants ont été délogés de force par la police nationale. Dans une « brève note de restitution des incidents de la journée du mardi » dont nous avons reçu copie, le Forum citoyen Afrique-Europe explique les raisons qui auraient conduit au déguerpissement subit dont il a été victime, en rapportant des échanges avec « la police ».
« En vue de la reprise des travaux à 08h, des délégués étaient déjà sur le site du Forum citoyen au moment de l’arrivée de la Police. Celle-ci a intimé l’ordre à tous ceux qui étaient déjà installés dans l’enceinte de la Bourse du Travail de «dégager les lieux», sans autre forme de justification.
A son arrivée à environ 08h45, M. KRABA-Gnako, en sa qualité de Président du Comité de Coordination de l’organisation du Forum citoyen, a tenté de s’enquérir des motifs de cette décision auprès du Responsable de la Police qui dirigeait cette opération.
En vain. Par la suite, M. GUIGUI Véto, FORUM CITOYEN AFRIQUE - EUROPE 2 Vice-Président de la CSCI, a tenté de ramener à la raison l’Officier de Police ; mais il s’est heurté à un mur d’incompréhension.
Trois à cinq minutes plus tard est arrivée la Commissaire de Police BEY Yvonne du 2ème arrondissement. Elle a demandé au Président du Comité d’organisation de la suivre dans la cour de la Bourse du Travail où un échange a eu lieu. L’échange s’est déroulé en ces termes :
- Commissaire de Police BEY Yvonne: Monsieur, pourquoi vos gens sont encore ici alors qu’on vous a intimé l’ordre de quitter les lieux?
- Président du Comité d’organisation : nous sommes ici à la Bourse du Travail pour achever ce jour, mardi 28 Novembre, les travaux du Forum citoyen ; -
- Caire de Police : Et vous projetez d’organiser une marche ? - PCO : la marche de cet après-midi a été dûment préparée conformément aux dispositions et procédures légales en vigueur, avec la Mairie de Treichville et avec les autorités de Police qui ont promis d’encadrer cette manifestation ;
- Caire de Police : vous dites la Mairie de Treichville; mais précisément qui? –
- PCO : au-delà de la personne physique, nous avons eu un accord formel, un document écrit en atteste ;
- Caire de Police : De toutes les façons, moi je viens pour faire exécuter une décision d’autorité qui est au-dessus de la décision de la Municipalité ;
- PCO : Devons donc nous comprendre que la marche de cet après-midi est interdite ? Si oui, pour quelles raisons ?
- Caire de Police : oui absolument ; tout simplement parce que l’autorité en a décidé ainsi ;
- PCO : Mais si la marche est interdite, au moins nous pouvons poursuivre nos travaux à l’intérieur de la Bourse du Travail, où ne troublons pas l’ordre sur la voie publique ?
- Caire de Police : Monsieur, sachez qu’il n’est plus question de continuer quoi que ce soit à la Bourse du Travail ; d’ailleurs, que vous reste-t-il à faire étant donné que vous avez débattu amplement deux jours durant ?
- PCO : Il nous reste essentiellement à discuter des Recommandations et de la Déclaration finale ;
- Caire de Police : C’est justement de çà que les autorités ne veulent pas entendre parler ;
- PCO : Mais en quoi des Recommandations peuvent-elles troubler les autorités puisque se passent à Treichville, loin du Palais des congrès de Cocody où a lieu le Sommet officiel ; à la limite, les Officiels africains et européens pourraient prendre ce qui se dit ici à la Bourse du Travail comme des conseils venant des citoyens ordinaires, les sentiments de monsieur tout le monde sur des questions qui concernent tout le monde, n’est-ce pas ?
- Caire de Police : Justement, le Gouvernement estime qu’il organise un Sommet officiel avec d’autres Chefs d’Etat et de Gouvernement, et qu’il ne peut admettre qu’il s’organise parallèlement un ‘’contre - sommet‘’ : un point un trait. Et vous devriez dire à vos invités de rentrer rapidement chez eux, sans faire d’attroupements dans la rue. Faute de quoi, nous serions amenés à utiliser la manière forte, parce que notre patience n’est pas sans limites.
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