Augustin Sidy Diallo, désormais ex président de la
Fédération ivoirienne de football (Fif) est décédé le samedi 21 novembre 2020.
Au moment où se commémore la cérémonie du 7e jour de son départ pour le voyage
sans retour, l’ancien patron de la maison de verre de Treichville laisse ainsi
derrière lui, irrésolue l’affaire des primes impayées des Eléphants de Côte
d’Ivoire lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015.
En effet le 8 février 2015, la sélection ivoirienne de
football remporte pour la seconde fois le trophée de la CAN face à son
homologue ghanéenne en Guinée Equatoriale. Ce, à l’issue d’une longue épreuve
des tirs au but. Ce match de la finale s’étant soldé par le score nul et vierge
de 0-0. La joie est donc à son comble chez les Ivoiriens qui accueillent en
grande pompe les héros de Bata.
Cependant, quelques jours plus tard, une question de primes
impayées vient entacher cet exploit des Eléphants. Joueurs et encadreurs
laissent entendre qu’ils n’ont pas perçu leurs primes des demi-finales et de la
finale. L’affaire fait l’effet d’une bombe. Le ministère des Sports avec à sa
tête Alain Lobognon, et la Fif avec à sa tête Augustin Sidy Diallo se rejettent
les responsabilités.
« La principale
question fut alors de savoir comment cela a pu être possible de devoir des primes
aux joueurs et aux encadreurs étant donné que le processus de paiement arrêté
de commun accord avec la tutelle administrative, le ministre des Sports, la
tutelle financière, le ministère de l’Economie et des Finances, représenté par
le Trésor et le régisseur et la fédération ivoirienne de football, était le
virement de compte à compte. Le principe étant d’éviter la manipulation de
l’argent liquide, notamment les primes des joueurs », s’est interrogé le
journaliste Fernand Dédeh dans une publication inhérente à l’affaire sur sa
page Facebook.
Selon l’ancien agent de la Radiodiffusion télévision
ivoirienne (RTI), « le débat malsain
instauré autour de la question par certaines personnes a brouillé les cartes. À
vouloir accuser le ministre des Sports qui a instauré justement le principe du
paiement des primes par virement bancaire depuis sa prise de fonction en
novembre 2012 a été contre-productif. Les pro-FIF et pro-Lobognon s’empoignent
sur une question pourtant simple à décanter: l’argent était au Trésor et pas
ailleurs. Le paiement des primes se faisait par virement bancaire de compte à
compte. Le seul détenant la signature sur ce compte basé au Trésor est le
régisseur. Pendant la compétition, il a régulièrement fait le point à sa
hiérarchie à la fois administrative et financière à chaque étape ».
Pour mettre fin au bras de fer entre Alain Lobognon et
Augustin Sidy Diallo, le ministre Hamed Bakayoko décide d’entendre les deux
camps afin de situer les responsabilités. Mais la tâche s’avère ardue et la mission
impossible.
Finalement, le ministre Lobognon perd son poste à la tête du
ministère des Sports et sort du gouvernement ivoirien. Malgré tout, il continue
de proclamer son innocence dans l’affaire et de pointer du doigt la Fif.
Parallèlement, le régisseur des compétitions internationales, Patrick Yapi est
limogé et placé plus tard en garde à vue.
Qu’à cela ne tienne ! Aucune lumière n’est véritablement
faite sur la question des primes impayées. Jusqu’à ce samedi 21 novembre où
Sidy Diallo quitte le monde des vivants. Du coup l’affaire devient
définitivement la quadrature du cercle.
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