A 21 ans, Arthur Gue Cissé s’apprête à disputer ses troisièmes Championnats d’Afrique d’athlétisme, du 1er au 5 août 2018. A Asaba, au Nigeria, l’Ivoirien compte bien monter sur le podium du 100 mètres. Le sprinteur espère ainsi confirmer les espoirs placés en lui.
« Il ne faut pas prendre la grosse tête. Les choses ne font que commencer ! » A 21 ans, Arthur Gue Cissé attaque certes déjà ses troisièmes Championnats d’Afrique d’athlétisme, après avoir atteint les demi-finales sur 100 mètres lors de Marrakech 2014 et de Durban 2016. Mais il assure y avoir commis des erreurs de jeunesse. « J’étais junior durant mes premiers Championnats d’Afrique. J’ai beaucoup appris, affirme l’Ivoirien, juste avant l’édition 2018 à Asaba au Nigeria. Mon objectif est de faire un podium sur 100 mètres et d’être qualifié pour la Coupe du monde d’athlétisme à Ostrava ».
Celui qui avait décroché l’argent en relais 4x100 mètres il y a deux ans se sent par ailleurs prêt à s’élancer aussi sur le 200 mètres, même s’il aime moins cette distance. « Je reviens d’une blessure aux adducteurs. J’avais trop couru cette saison. Je me suis fait mal lors du Meeting de Rabat [le 13 juillet 2018, Ndlr]. Je ne me suis pas entraîné. Je me suis fait soigner par mon kiné, explique-t-il. Mais je suis au top de ma forme. Les Championnats d’Afrique seront très relevés avec les Sud-Africains et les Nigérians ».
Le sprinteur a en tout cas des arguments à faire valoir. Le 16 juin 2018 à Leverkusen (Allemagne), il a battu le record national du 100 m en courant en 9 secondes et 94 centièmes. « Ça a été une fierté pour moi. Avec mon coach, on a beaucoup bossé pour ça. J’espère encore descendre sous ce chrono, savoure-t-il. Je sais que j’ai un chrono de 9.86 ou de 9.87 dans les jambes ».
Une ascension rapide
Comme nombre de ses compatriotes, Arthur Gue Cissé s’est mis au sprint un peu par hasard. Mais il a eu une trajectoire assez rectiligne, contrairement à certaine(e)s de ses aîné(e)s et partenaires en équipe nationale comme Wilfried Koffi Hua ou Marie-Josée Ta Lou. « J’ai débuté l’athlétisme quand j’étais en classe de 4e. J’étais footballeur avant ça. Mais un jour, mon professeur d’éducation physique et sportive m’a interpellé parce qu’il y avait une détection. Et comme j’étais un ailier droit très rapide, j’y ai participé et j’ai gagné. L’année suivante, ils ont ouvert le Centre Murielle Ahouré [à Yamoussoukro, Ndlr]. J’y ai passé deux ans. L’année d’après, j’ai eu une bourse pour aller m’entraîner à Dakar avec le coach Anthony Koffi et Marie-Josée Ta Lou. Après deux autres années au Sénégal, je suis revenu en Côte d’Ivoire avec mon coach parce que le centre de Dakar avait été fermé [le Centre international d’athlétisme de Dakar a en fait fusionné avec une autre structure, sous l’égide de la Confédération africaine, Ndlr] ».
Depuis, celui qui s’est fait connaître du grand public lors des Jeux de la Francophonie 2017(deux médailles d’argent et une médaille d’or) multiplie les séances au Stade Félix Houphouët-Boigny. « Ça me fait du bien de m’entraîner dans mon pays, lance-t-il. Il y a beaucoup de coaches américains qui m’ont dit de venir dans leurs universités, qu’avec eux j’aillais devenir champion olympique. Mais je n’ai pas pris la grosse tête et je n’ai pas quitté mon coach. C’est grâce à lui qu’aujourd’hui, je suis devenu recordman de Côte d’Ivoire ».
De fait, Arthur Gue Cissé est couvé par le réputé Anthony Koffi mais aussi suivi par Ben Youssef Méité ou Marie-Josée Ta Lou. « Je suis le plus petit et le plus jeune, souligne-t-il. Mes devanciers me donnent pratiquement tout le temps des conseils. Ils me disent de rester toujours humble et de respecter mes adversaires ».
Un fan de Tyson Gay
Si Arthur Gue Cissé n’est pas avare en sourires et en facéties, Usain Bolt n’est pas son modèle pour autant. « Mon idole, c’est Tyson Gay, explique-t-il au sujet de l’Américain, triple champion du monde en 2007 mais suspendu pour dopage par la suite. C’est celui qui m’a le plus marqué. On a la même morphologie et on réagit de la même façon ». Il admire toutefois le parcours du Jamaïcain. « Mon rêve, comme tout athlète, c’est d’être champion olympique, de battre des records et d’avoir un nom marquant comme celui d’Usain Bolt », souligne celui qui défend depuis quelques mois les couleurs du renommé EFS Reims Athlétisme, en France.
Il conclut : « Je ne me vois pas comme un des meilleurs athlètes ivoiriens ou africains. Je veux juste continuer sur ma lancée. Je pris le bon Dieu chaque jour pour réussir à améliorer mon chrono. »
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