La sélection ivoirienne aborde ces deux objectifs prioritaires avec un des effectifs les plus ronflants d’Afrique, qu’a rejoint en novembre 2020 Sébastien Haller (8 sélections, 3 buts). Un ancien Bleu
Ce joueur de 27 ans avait pourtant été plusieurs fois international français dans les catégories de jeunes. Mais Patrice Beaumelle, le sélectionneur français des champions d’Afrique 1992 et 2015, a réussi à convaincre celui qui était alors sous contrat à West Ham United (Angleterre) : « Je lui avais proposé courant 2020 de jouer pour le pays d’origine de sa mère. Il était encore sélectionnable pour l’équipe de France. Il avait d’ailleurs porté le maillot des Bleus, notamment chez les Espoirs. Je lui ai demandé de réfléchir. C’est ce qu’il a fait et il a accepté. Il n’a pas fait un choix par défaut. »
Le 20 novembre 2020, pour sa première sélection, Haller inscrit le second but de la Côte d’Ivoire face à Madagascar (2-1) à Abidjan, en qualifications pour la CAN 2021.
« Sébastien a pris facilement ses marques au sein de la sélection. C’est un garçon très professionnel, avec qui il est facile de travailler, et sa venue est vraiment un apport important pour l’équipe », poursuit Patrice Beaumelle.
Né à Ris-Orangis, dans la banlieue parisienne, Sébastien Haller a été formé à l’AJ Auxerre, où il a signé son premier contrat professionnel. Vincent Cabin, le directeur sportif du club bourguignon, s’attendait plutôt à ce que l’attaquant devienne international français.
« Comme il avait joué pour toutes les catégories et qu’il avait brillé avec les Espoirs français (13 buts en 20 sélections), je pense qu’il ambitionnait de jouer pour les A. Il était attaché au maillot bleu, mais je pense qu’il a compris qu’il y avait une forte concurrence chez les Bleus, notamment avec la présence d’Olivier Giroud, et que s’il voulait devenir international et disputer des compétitions de haut niveau, la Côte d’Ivoire pourrait lui offrir cette opportunité. »
Meilleur buteur de la Ligue des Champions
En 2015, l’attaquant, en manque de temps de jeu à Auxerre, est prêté au FC Utrecht, aux Pays-Bas. Il y restera finalement plus de deux ans et demi, le temps d’inscrire 51 buts en 97 matchs. À l’époque, Sébastien Haller ne fait guère référence à la sélection ivoirienne. Pourtant, l’un de ses oncles maternels, Narcisse Tea Kuyo, l’actuel président du prestigieux club de l’Africa Sports d’Abidjan, a joué pour elle dans les années 1980. « Il était tourné vers l’équipe de France, ce qui était tout à fait logique, puisqu’il était à l’époque en Espoirs », se rappelle Édouard Duplan, qui évolue aux Pays-Pas depuis 2006 et est lui aussi originaire de l’Essonne.
« Avant son arrivée, j’ai été chargé de lui parler du club, de la ville. Nous avons vite sympathisé, confie ce dernier. C’était un très bon coéquipier, très professionnel, très ambitieux. Il était agréable de le fréquenter au quotidien, c’est un garçon qui aime plaisanter. Il est imprégné des cultures française et ivoirienne. J’avais notamment rencontré sa maman à Utrecht, à plusieurs reprises. On sentait qu’il accordait une grande importance à la famille, une valeur qui, je crois, est très importante en Afrique. »
Pendant son enfance, Haller ne s’est rendu qu’à deux reprises dans le pays d’origine de sa mère. Mais les matchs de la sélection ivoirienne ont permis à l’actuel buteur de l’Ajax Amsterdam, revenu aux Pays-Bas après une brillante expérience à l’Eintracht Francfort (Allemagne), où il a marqué 33 buts entre 2017 et 2019, et une autre moins aboutie à West Ham (14 buts de juin 2019 à janvier 2021), d’effectuer des voyages plus fréquents du côté d’Abidjan.
Dans les rangs des Éléphants, Duplan « espère qu’il aura la même efficacité qu’avec l’Ajax ». Depuis le début de la saison, Haller a marqué à douze reprises en championnat des Pays-Bas, et est l’actuel meilleur buteur de la Ligue des Champions (10 buts).
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