Les clauses contractuelles se discutent et se disputent entre les clubs, mais elles deviennent surtout incontournables dans la plupart des contrats professionnels.
Et les joueurs sont les principaux acteurs à en pâtir, à l'instar d'Antoine Griezmann.
Elles sont tantôt la clé, tantôt le verrou d'un transfert ou d'une prolongation. Les clauses contractuelles sont désormais presque incontournables dans le paysage footballistique, mais elles soulèvent des questions.
Si d'un côté, celles-ci profitent aux clubs, de l'autre, elles font défaut aux joueurs, à l'image d'Antoine Griezmann, dont le temps de jeu est actuellement limité à l'Atlético de Madrid. Sa situation, qui a animé le début de la saison et qui est en voie d'arrangement, a également éveillé l'attention des syndicats de football.
« Si Antoine Griezmann était en France, l'UNFP serait intervenue et aurait engagé une procédure judiciaire ou aurait saisi les prud'hommes, assure Philippe Piat, coprésident du syndicat français. On aurait prouvé qu'il ne joue pas, non pas parce qu'il n'est pas bon, mais à cause d'une clause léonine. »
De son côté, David Terrier, vice-président de l'UNFP et membre de la FIFpro, explique que le syndicat international, non sollicité par le joueur et ses représentants, n'a pu entamer de démarche. L'organisation espagnole AFE est également restée muette pour la même raison.
Philippe Piat, coprésident de l'UNFP
« Les clubs cherchent toujours le moyen de contourner les règles »
« Tout ce que l'on peut faire, c'est dénoncer un système dysfonctionnel et ses dérives », lance Terrier.
En effet, le cas Griezmann a mis en lumière une problématique bien plus large que la situation de l'international français, « nouvelle » aux yeux de Philippe Piat, qui insiste sur le fait que « les clubs cherchent toujours le moyen de contourner les règles ». Les clauses libératoires espagnoles, par exemple, s'élevaient à 200 M€ avant le transfert de Neymar au PSG. Elles sont désormais fixées à hauteur d'1 milliard d'euros.
« Le problème avec ces clauses, c'est qu'elles enferment les joueurs dans leur contrat, argue David Terrier. Dans quelle autre profession fait-on cela ? Les instances internationales (la FIFA et l'UEFA) laissent faire, alors que c'est en dehors du droit commun. Il n'y a pas d'équité. Tout le monde ferme les yeux, et les perdants sont les joueurs et l'image du football. »
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