Constant Omari, le président de la Fédération congolaise de football (Fecofa), est revenu, tout juste rentré à Kinshasa, sur l’élection du Malgache Ahmad Ahmad à la tête de la CAF, le 16 mars dernier.
Jeune Afrique : Comment analysez-vous le résultat du scrutin d’Addis Abeba ? Cette lourde défaite d’Issa Hayatou face à Ahmad Ahmad était-elle prévisible ?
Constant Omari : Il faut d’abord se référer à l’environnement de cette élection. Il y avait, ces derniers temps, certains signes annonciateurs d’une volonté de changement au sein de la CAF, que beaucoup de membres avaient perçue. Une volonté d’alternance se manifestait. Il faut se rappeler que plusieurs fédérations africaines ont changé de président récemment. Il y a eu un rajeunissement, avec les arrivées d’hommes ayant une nouvelle vision, et bénéficiant d’une certaine indépendance. Regardez également ce qui est arrivé à la tête de la Fifa et de l’UEFA : on a assisté à un renouvellement du personnel dirigeant, avec également un rajeunissement à leur tête.
L’entourage proche d’Issa Hayatou n’a-t-il pas su comprendre et admettre cette volonté de changement ?
Je crois d’abord que cette volonté de procéder à un changement n’a pas été bien appréhendée en Afrique. Et pour répondre clairement à votre question, il semblerait que certaines personnes n’ont pas senti qu’une partie du corps électoral voulait autre chose. Cela n’est à mon avis pas le fait d’Issa Hayatou. Au lieu de préparer l’élection, on a assisté au contraire à une volonté de dénoncer toutes les autres compétences potentielles adverses… Cela n’a pas vraiment favorisé l’unité.
Vous comprendrez que je ne veux pas rentrer dans ce débat… Ahmad Ahmad a été élu, et il va pouvoir s’appuyer sur le bilan très positif laissé par Issa Hayatou. Car personne ne peut honnêtement nier que ce dernier a beaucoup fait pour le football africain. Ahmad Ahmad a un projet, un programme. Issa Hayatou lui a même proposé de l’aider dans sa mission…
Pensez-vous que le nouveau président de la CAF acceptera cette proposition ?
Issa Hayatou est une bibliothèque vivante du football africain. Et sa connaissance de la CAF, des institutions, peut être très utile. Il reviendra au nouveau président d’en apprécier l’opportunité, même s’il a déclaré ne pas y être opposé. Je pense que la CAF a tout à gagner en s’appuyant sur le solide héritage laissé par Issa Hayatou afin de préparer l’avenir avec sérénité.
Source: Jeune Afrique
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