C’était un secret de polichinelle : Constant Omari était sur la sellette depuis plusieurs mois au sein de la Fédération internationale de football (FIFA). Celui qui a passé six ans au gouvernement (« Conseil ») du football mondial, de 2015 à 2021, faisait l’objet d’une enquête de la part du Comité d’éthique de la FIFA. Enquête qui l’avait d’ailleurs empêché de se présenter à un nouveau mandat au Conseil de la FIFA, le 12 mars 2021 à Rabat.
Écarté du vote par la Commission de contrôle de la FIFA, le Congolais avait quitté la scène lors de l’Assemblée générale (AG) de la Confédération africaine de football (CAF). AG qu’il avait dirigé et qui avait conduit à l’élection du Sud-Africain Patrice Motsepe à la présidence de la CAF.
Une démission préventive
Pressentant sans doute le sort qui l’attendait, le Congolais avait d’abord annoncé qu’il ne se représenterait pas à la présidence de la Fédération congolaise de football (Fécofa), une institution qu’il dirigeait depuis 2003. Puis, le 16 juin, il avait surpris en annonçant sa démission. « J’estime qu’il est temps pour moi de passer la main », s’était-il sobrement justifié.
Ce 24 juin, le communiqué de la FIFA donne une toute autre lecture des choses. Celui-ci indique que la Commission d’Éthique et Constant Omari ont ratifié un accord sur les sanctions infligées au Congolais : « une interdiction de 12 mois de toute activité relative au football aux niveaux national et international » ; « une amende de 66.444 euros ».
Conflit d’intérêts dans des négociations
Cette somme correspond quasiment aux 64.444 euros d’avantages qu’aurait perçu Constant Omari « de la part de la société Lagardère Sports […] dans le cadre des négociations qu’il menait » avec cette entreprise française. Une entreprise entretemps revendue et qui a géré durant plusieurs années la commercialisation des droits médias et marketings des compétitions majeures de la CAF.
La FIFA précise que Constant Omari négociait avec Lagardère Sports la « commercialisation de certains droits de retransmission télévisée attribués à la société LC2 et le recouvrement des impayés ». Une dette de 20 millions de dollars de LC2 envers Lagardère Sports est à l'origine de ce dossier, a appris rfi.fr de sources concordantes.
Selon la Fédération internationale, « ces négociations, conduites par M. Omari pour le compte de la CAF, avaient abouti à la mise en place de dispositions contractuelles extrêmement préjudiciables pour la Confédération, qui avait enregistré des pertes financières considérables ».
« L’acceptation des avantages en question avait entraîné un conflit d’intérêts qui avait empêché M. Omari d’accomplir sa mission vis-à-vis de la CAF avec intégrité, indépendance et détermination », conclut la FIFA.
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