La crise qui déchire et divise le football ivoirien depuis près d'un an a connu un nouveau rebondissement il y a quelques jours à Abidjan. Plus que jamais, la Fédération (FIF) et ses opposants paraissent irréconciliables.
C'est l'histoire d'un conflit qui s'éternise et n'en finit plus de diviser une famille qui, jusqu'alors, demeurait (à peu près) unie. Depuis l'élimination de la sélection par le Maroc sur la route de Russie 2018, le football ivoirien est traversé de soubresauts qui participent à son affaiblissement. A peine l'élimination pour la Coupe du monde consommée qu'un groupement d'associations et clubs, dénommé le GX, s'est mis en tête d'obtenir le départ du président de la FIF, Augustin Sidy Diallo. Par des moyens légaux et en convoquant une AG.
La contestation a grossi semaine après semaine, avec parmi les leaders du mouvement, les présidents de l'ASEC et du Stella d'Adjamé, Maître Roger Ouégnin et Salif Bictogo. Le GX a, entre autres demandes, exigé des comptes sur la gestion et l'utilisation des fonds de la FIF. Il a sévèrement critiqué le mode de fonctionnement du bureau exécutif actuel. De son côté, l'instance faîtière a campé sur ses positions.
Les mois ont passé, et les deux camps n'ont eu de cesse, par médias et communiqués interposés, de s'envoyer des piques. Certains médias ont pris fait et cause pour l'une ou l'autre position. La commission de discipline de la FIF a d'abord sanctionné le président du Stella, suspendu de toutes fonctions liées au foot pendant deux ans.
La grogne de l'ASEC
Début septembre, l'ASEC, champion en titre, a décidé à la dernière minute de ne pas disputer la Supercoupe contre le Stade d'Abidjan, un match qui ouvre traditionnellement la saison. Le club, qui exigeait le paiement intégral de primes et dotations de la FIF pour la saison précédente terminée en juin, a également mis l'accent sur l'absence d'une police d'assurance pour les joueurs du Championnat. Très vite, la commission de discipline a suspendu le président Ouégnin (ASEC) pour un an, et infligé une amende de 10 millions de franc CFA (15 000 euros). Le dirigeant ivoirien, anticipant cette décision, a nommé l'académicien historique Baky Koné (ex Lorient, Marseille et Nice) président du club, tout en essayant de faire casser cette décision.
Voici quelques jours, à l'occasion d'une émission de nos amis de RFI, la très écoutée Radio Foot, un incident a opposé l'ancien gardien de but des Eléphants 1992, Alain Gouaméné, devenu entraîneur et proche des thèses du GX, à Sory Diabaté, le vice-président de la Fédération, accompagné de ses frères. Gouaméné a rapidement présenté des excuses au monde du football ivoirien. Du côté de la FIF, on s'oriente a priori vers la saisine de la commission de discipline et, très probablement, une sanction envers le champion d'Afrique 1992, ce qui risque de provoquer sous peu une levée de boucliers du côté du GX qui dénonce «une instrumentalisation de la commission de discipline».
Enlisé dans une guerre de positions sans fin, le football ivoirien s'affaiblit chaque jour un peu plus, alors qu'il regorge de talents.
Et le football ivoirien dans tout ça ?
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