Le foot va-t-il vivre une révolution avant la fin de l’année 2021 ? La Fédération internationale (FIFA) a réuni ce 30 septembre plus de 200 de ses associations membres lors d’une grande consultation en ligne sur l’avenir du sport-roi au-delà de la saison 2023-2024 et notamment sur son calendrier. « Un rapport complet sera publié en novembre 2021, avant l'organisation d'un sommet mondial d'ici la fin de l'année », a indiqué la FIFA dans un communiqué.
« Ce premier sommet a constitué une étape importante de la consultation, car il a donné la possibilité tant aux membres du Conseil de la FIFA qu'à nos plus de 200 associations membres de faire des propositions, de poser des questions et de débattre de manière ouverte et transparente, s'est félicité le président de la FIFA Gianni Infantino. Mais nous ne ferons des changements que s'ils bénéficient à tous. Il ne doit pas y avoir de perdant, chacun doit sortir gagnant de ce processus. À quoi servirait de faire des réformes, si celles-ci ne profitaient pas au monde du football et à chacun de ses membres ? »
La Coupe du monde tous les 2 ans cristallise les débats
Du côté de l’instance basée à Zurich (Suisse), on veut avancer rapidement sur cette vaste réforme du calendrier des matches internationaux. Réforme qui concerne aussi bien les footballs masculin, féminin que de jeunes mais dont le principal sujet reste la Coupe du monde.
La FIFA a fait resurgir ces derniers mois l’idée d’organiser le Mondial (masculin et féminin) tous les 2 ans au lieu de tous les 4 ans. Un souhait formulé en 1999 par l’ancien patron de la FIFA Sepp Blatter mais vite abandonné face à l’hostilité de nombreux acteurs majeurs du ballon rond.
L’ancien entraîneur français Arsène Wenger, devenu directeur du Développement du football mondial de la FIFA, porte en grande partie ce projet. Celui-ci viserait notamment à organiser le Mondial masculin tous les 2 ans, en alternance avec un grand tournoi continental (Euro, Copa America). Les matches de qualifications pour ces phases finales, eux, seraient rassemblés en octobre, voire mars.
Une opposition durable et inflexible ?
Des propositions qui ont suscité une franche opposition de la part de la confédération sud-américaine de football (Conmebol), de la confédération européenne (UEFA), de nombreuses ligues professionnelles et de clubs qui emploient les joueurs sollicités pour des compétitions comme la Coupe du monde ou la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Des associations de supporters ont également indiqué que les fans les plus fidèles n’auront ni le temps, ni les moyens d’aller assister à des tournois internationaux organisés chaque année aux quatre coins de la planète.
L’Europe, qui mène la fronde face à une Coupe du monde tous les 2 ans, restera-t-elle unie ? Ce 1er octobre, l’influent patron du foot français a fait part d’une position beaucoup plus ouverte dans le journal L’Équipe. « J’y suis très favorable pour les filles à condition qu’elle se joue en hiver, explique Noël Le Graët. Pour les garçons, personnellement, je ne suis pas contre, mais je ne donne pas non plus un blanc-seing. Il y a une grosse réflexion de ma part ».
Le président de la FFF ajoute : « Je comprends que les autres pays soient fâchés que l’Europe ait organisé une compétition [la Ligue des nations, Ndlr], qui les empêche de pouvoir jouer des matches amicaux contre les Européens. […] J’ai écouté la plaidoirie de l’Afrique du Sud et du Maroc qui expliquaient leur difficulté à trouver des matches amicaux parce que l’Europe a bloqué toutes les dates. »
L’Afrique, principal appui d’une réforme ?
La Confédération africaine (CAF), justement, a affiché à plusieurs reprises son soutien à une réforme du calendrier mondial ou tout du moins à une réflexion à ce sujet. En juillet 2021, son patron avait estimé que « l’Afrique pourrait être la plus grande bénéficiaire d’un Mondial tous les deux ans ». Patrice Motsepe n’avait en revanche pas pu répondre aux questions sur les conséquences d’un tel calendrier sur l’organisation tous les deux ans de la Coupe d’Afrique des nations.
Le 3 août, c’est l’influent patron du foot marocain, Fouzi Lekjaa, qui était monté au créneau, lors d’une interview accordée à le360.ma : « Ceux qui sont contre la Coupe du monde tous les deux ans sont en fait des égoïstes, car ils discriminent des milliards de personnes uniquement pour protéger leurs propres intérêts commerciaux. Ils devraient soutenir la possibilité de donner de l’espoir aux centaines de millions de personnes qui peuplent notre continent. »
La FIFA, qui relaie très régulièrement des messages de soutien d’ex-star du football, a publié un sondage, à la mi-septembre. Celui-ci assure qu’une légère majorité de fans (55%), parmi les 15.000 sondés, seraient favorables à une Coupe du monde ayant lieu plus souvent. Parmi ceux-ci, les amateurs sondés en Afrique (Afrique du Sud, Egypte, Nigeria) seraient les plus ouverts (65%) à une nouvelle périodicité dont 35% à un Mondial bisannuel…
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