Les histoires d’amour finissent mal en général. Vahid Halilhodzic a beau connaître le refrain, l’entraîneur âgé de 65 ans ne se fera sans doute jamais à cette musique désagréable. Pour la deuxième fois de sa carrière, le Bosnien a en effet été viré à quelques semaines d’une Coupe du monde.
En 2010, il avait été écarté par la Fédération ivoirienne suite à l’élimination des « Eléphants » en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations.
« La confiance avec les joueurs japonais s'est trouvée ébranlée »
Cette fois, c’est le Japon qui a mis l’expérimenté technicien à la porte et placé le Japonais Akira Nishino à son poste. La faute supposée de « coach Vahid » ? « La communication et la confiance avec les joueurs s'est trouvée ébranlée », a indiqué le président de la Fédération japonaise (JFA), Kozo Tashima. Le patron de la JFA fait notamment référence à deux mauvais matches amicaux en mars 2018, face au Mali (1-1) et à l’Ukraine (1-2), deux nations non-qualifiées pour le Mondial 2018.
Depuis trois ans, l’ex-attaquant du FC Nantes (France) peinait surtout à imposer ses idées et sa patte sur un groupe jugé trop respectueux. « J'aimerais bien de temps en temps qu'ils soient plus agressifs, plus malins, plus vicieux », disait-il.
Les tensions ont été en outre récurrentes entre Vahid Halilhodzic, son désormais ex-employeur et les médias locaux. En cause ? Un excès de franchise et d’autorité. « Je dis des choses que tout le monde ne peut pas apprécier, soulignait-il dans un entretien à l'AFP. Mais si tu fais l'unanimité, c'est pas bien ».
Un autoritarisme qui dérange
De fait, Vahid Halilhodzic a toujours eu du mal à fédérer, dans un monde du football moderne où les joueurs ont souvent plus de poids que leurs entraîneurs. Ses coups de colère et ses sanctions restent ainsi célèbres. En 2003, à la veille d’un match décisif pour Rennes, il n’avait par exemple pas hésité à virer de l'hôtel et du groupe le Sénégalais Lamine Diatta et Anthony Réveillère parce qu’ils jouaient à la console à une heure tardive…
Que ce soit à la tête du Stade rennais (2002-2003), du Paris Saint-Germain (2003-2005) ou de la Côte d’Ivoire (2008-2010), Vahid Halilhodzic s’est souvent mis à dos une partie du vestiaire, de la presse et même du grand public. Quelques mois avant le Mondial 2014, il était ainsi loin de faire l’unanimité en Algérie.
La suite, on la connaît pourtant. Les « Fennecs » ont atteint les huitièmes de finale du tournoi et le Bosnien a été accueilli en héros à Alger. Que ce soit dans la capitale algérienne, à Lille (1998-2002) ou au Raja Casablanca (1997-1998), Vahid Halilhodzic a aussi laissé de grands souvenirs. Preuve qu'il n'a pas toujours eu à chanter qu'il était le mal-aimé.
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