Comme en 2021, le milieu de terrain sénégalais Idrissa Gueye s'est fait porter pâle le jour où les clubs de Ligue 1 arboraient des maillots floqués aux couleurs du drapeau LGBT.
FOOTBALL - Samedi 14 mai, c’était soir de fête en Ligue 1. Pour l’avant-dernière journée de la saison, il y a eu du spectacle sur toutes les pelouses, des buts somptueux et des retournements de situation mémorables. Et c’est à cette occasion, toute proche de la journée mondiale contre l’homophobie du 17 mai, que la Ligue de football professionnel avait décidé d’organiser comme chaque année une opération de sensibilisation.
Numéros aux couleurs arc-en-ciel sur les maillots, communication auprès des supporters et des joueurs, slogans inclusifs, ventes aux enchères au profit d’association LGBT+... De nombreuses initiatives avaient été mises en place. Mais cela n’a pas plu à tout le monde.
Des sanctions réclamées au PSG
Comme le rapportent depuis dimanche différents médias dont Le Parisien, RMC Sports ou franceinfo, le milieu de terrain du Paris Saint-Germain Idrissa Gueye s’est ainsi fait porter pâle pour éviter d’avoir à arborer les couleurs du drapeau LGBT et à soutenir la cause. Et cela alors qu’il avait quand même fait le déplacement dans l’Hérault avec ses coéquipiers. Une attitude qu’il avait déjà eue l’an passé, du fait de ses convictions religieuses, précisent nos confrères.
Pourtant, publiquement, le joueur donne à chaque fois des raisons différentes. Après avoir évoqué une gastro-entérite en 2021, son entraîneur Mauricio Pochettino a cette fois parlé de “raisons personnelles”. Et l’entourage du joueur d’invoquer un ”état de fatigue” incompatible avec une participation au match que le PSG a gagné à Montpellier, et dû à l’organisation d’un gala de charité de sa fondation plus tôt dans la semaine.
Des explications confuses qui ont provoqué une vaste indignation sur les réseaux sociaux. Au sein de la classe politique, la présidente de la région Île-de-France et récente cinquième de l’élection présidentielle Valérie Pécresse a par exemple réclamé des sanctions au Paris Saint-Germain contre le joueur, mettant en avant le “devoir d’exemplarité” d’Idrissa Gueye. Catherine Michaud, présidente de GayLib, au sein de LR, lui a emboîté le pas en appelant à une “réaction forte” du PSG.
Une attitude “motivée par de l’homophobie”
Même son de cloche chez David Belliard, adjoint écologiste à la mairie de Paris, qui déplore “un refus (de participer au match) avant tout motivé par de l’homophobie”. Réclamant à son tour des sanctions, il insiste: “L’homophobie, sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans le sport ni nulle part ailleurs.”
Le PanamBoyz & Girlz United, club partenaire de la LFP pour cette journée de lutte contre l’homophobie, a également rappelé de son côté que l’homophobie est “délit” et non “une opinion”. Des déclarations relayées également par la Fédération sportive LGBT.
Mais pour l’heure, le Paris Saint-Germain ne s’est aucunement prononcé sur le sujet. Actuellement en tournée promotionnelle au Qatar, pays qui possède le club via l’action de son fonds souverain, il aurait d’ailleurs fait savoir à nos confrères qu’il n’est pas prévu de sanctionner Idrissa Gueye.
Comme le rappelle Le Parisien, en France, il est impossible de prendre des sanctions contre un salarié en raison de ses croyances religieuses. En revanche, celles-ci ne doivent pas l’empêcher ou lui permettre de refuser d’exécuter une mission pour laquelle il a été embauché. Un casse-tête donc, si tant est que le Paris Saint-Germain ait réellement envie de sanctionner son milieu de terrain.
Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article