Il n'y aura pas de représentants diplomatiques américains aux Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver de Pékin 2022. La Maison Blanche a annoncé sa décision lundi, motivée par le « génocide et des crimes contre l'humanité en cours au Xinjiang », en référence au traitement réservé aux Ouïghours.
En étant présente, « la représentation diplomatique américaine traiterait ces Jeux comme si de rien n'était, malgré les violations flagrantes des droits humains et les atrocités de la Chine au Xinjiang. Et nous ne pouvons tout simplement pas faire cela », a soutenu la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme accusent Pékin d'avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des « camps de rééducation ».
Le boycott sera diplomatique mais pas sportif : les athlètes américains participeront bien aux JO (4-20 février). « Les athlètes de la Team USA ont notre soutien total. Nous serons derrière eux à 100 % pendant que nous les encouragerons depuis ici », a ajouté Jen Psaki.
Plus tôt dans la journée, la Chine avait promis des mesures de rétorsion si les États-Unis confirmaient le boycott diplomatique envisagé depuis un mois. « Un acte prétentieux », réagit l'ambassade de Chine à Washington Le Comité international olympique (CIO) s'est réjoui que la décision de Washington ne remette pas en cause la participation des sportifs américains.
« La présence de responsables gouvernementaux et de diplomates est une décision purement politique pour chaque gouvernement, que le CIO, dans sa neutralité politique, respecte pleinement. Dans le même temps, cette annonce montre aussi clairement que les Jeux olympiques et la participation des athlètes sont au-delà de la politique, et nous nous en réjouissons », a indiqué un porte-parole de l'instance olympique à l'AFP.
Si l'ampleur que prendra la protestation politique est pour l'heure difficile à prévoir, alors que l'Australie et le Canada envisagent d'imiter Washington et que le Parlement européen appelait en juillet au boycott diplomatique, l'absence de boycott sportif est cruciale pour l'organisation de Lausanne.
Côté chinois, la première réaction est venue de l'ambassade à Washington qui a qualifié la décision américaine « d'acte prétentieux ». « Aucune invitation n'avait été adressée à des responsables politiques américains. Ce ''boycott diplomatique'' sort de nulle part. Il s'agit d'une manipulation politique et d'une grave distorsion envers l'esprit de la Charte olympique », a déclaré le porte-parole de l'ambassade, Liu Pengyu.
L'ambassade de Chine à Washington a également assuré que le boycott diplomatique n'aurait « aucun impact » sur la bonne tenue des Jeux.
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