Il y a deux mois, ses photos aux côtés du président turc en campagne avaient fait un tollé. Aujourd’hui, il assure que cela n’avait rien de politique.
C’est une série de photos qui avait indigné Outre-Rhin. Trois footballeurs allemands d’origine turque - Cenk Tosun d’Everton, ?lkay Gündo?an de Manchester City et Mesut Özil d’Arsenal - avaient rendu visite en mai dernier au président Recep Tayyip Erdo?an, alors en course pour sa propre succession. Et la série de photos sourire aux lèvres et maillots dans les mains publiée dans la foulée avaient eu pour effet de faire enfler la polémique en Allemagne.
Pris à partie et personnellement mis en cause dans l’élimination de l’Allemagne de la Coupe du monde, à tel point que son père lui avait conseillé de quitter la sélection, Mesut Özil a tenu à se justifier ce dimanche dans un long communiqué posté sur Twitter. Il l’assure, il ne fallait voir « aucune intention politique » derrière sa rencontre avec Erdo?an.
« Comme beaucoup de personnes, j’ai des origines dans plus d’un pays, explique-t-il. Et bien que j’aie grandi en Allemagne, ma famille a des racines solidement ancrées en Turquie. J’ai deux cœurs, l’un Allemand et l’autre Turc. Je suis conscient que les photos de nous ont causé de vives réactions dans les médias allemands, et bien que certaines personnes m’accusent de mensonge ou de malhonnêteté, la photo que nous avons prise n’avait aucune intention politique […] Pour moi, avoir une photographie avec le Président Erdo?an n’avait rien à voir avec la politique ou les élections, c’était une marque de respect envers le plus haut poste de mon pays d’origine. Mon métier, c’est footballeur professionnel, pas politicien […] J’aurais quand même pris cette photo, quel que soit le résultat de cette élection ou de l’élection précédente ».
«Les médias essayent de retourner la nation allemande contre moi»
Mesut Özil en a également profité pour tacler les médias, particulièrement allemands, dont il critique les prises de position dans cette affaire. « Si un journal ou des experts trouvent des failles dans mon jeu, je peux l’accepter. Mais ce que je n’accepte pas, c’est que les médias allemands expliquent continuellement que ce soit à cause de mon double héritage et d’une simple photo que toute l’équipe a fait une mauvaise Coupe du monde […] Certains médias allemands utilisent mes origines pour faire leur propagande d’extrême-droite. Cela franchit une limite personnelle qui ne devrait jamais être franchie. Les médias essayent de retourner la nation allemande contre moi. »
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Un sentiment d’injustice pour Özil, qui raconte également avoir été écarté par un sponsor à la suite de la parution des photos : « Pour eux, ce n’était plus bon d’être vus à mes côtés et ils ont parlé de’gestion de crise’ ».
Les réactions à charge de personnalités s’étaient également multipliées au moment de la parution des photos, parfois dans les rangs mêmes de l’équipe nationale allemande. L’ancien international allemand et manager de la Mannschaft Oliver Bierhoff avait par exemple dit que l’Allemagne « aurait dû envisager de se passer » d’Özil. Même le président de la Fédération allemande de football (DFB) Reinhard Grindel avait personnellement réagi sur Twitter, regrettant que ses joueurs se fassent « manipuler » par Erdo?an. « Le football et la DFB défendent des valeurs qui ne sont pas complètement prises en compte par M. Erdogan », avait-il ajouté.
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