Patrice Motsepe va enfin s’exprimer sur sa candidature à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF). Après trois mois et demi d’attente, le milliardaire sud-africain va présenter son « manifeste » aux médias, le 25 février. L’intéressé l’a confirmé lors d’une réunion du Conseil des associations de football en Afrique australe (COSAFA) à laquelle Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale (FIFA), assistait. Un COSAFA qui lui a d’ailleurs exprimé un soutien entier par la voix de son président, Philip Chiyangwa. Ce dernier a au passage refusé que Patrice Motsepe réponde à l’une des très rares questions des journalistes présents sur place : pourquoi est-il candidat à la présidence de la CAF ?
Ses motivations ? Son programme pour la Confédération ? Sa position sur une Coupe d’Afrique des nations organisée tous les quatre ans plutôt que tous les deux ans ? Celui qui a fait fortune dans le secteur minier n’a rien laissé filtrer, jusqu’à présent, alors que ses trois rivaux, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor et le Mauritanien Ahmed Yahya, ont abondamment exposé leurs projets, au cours des dernières semaines.
Ces derniers mois, le magnat s’est surtout attelé à aller convaincre les présidents de fédérations qui voteront lors de l’Assemblée générale élective de Rabat. Chaperonné par le président de la Fédération sud-africaine (SAFA) Danny Jordaan, Patrice Motsepe est ainsi allé à la rencontre d’un monde qu’il ne connaît que partiellement, même s’il est le patron du club Mamelodi Sundowns. En décembre, il a d’ailleurs invité de nombreuses personnalités du ballon rond africain aux 50 ans de la formation basée à Pretoria. « Nous avons voyagé à travers le continent, en Afrique de l’Est, en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest, a expliqué celui qui a le soutien de plusieurs associations dans ces sous-régions. Et aujourd’hui, nous sommes de retour pour poursuivre ce processus qui consiste à écouter mais aussi à s’engager ».
Une rencontre entre Gianni Infantino et Cyril Ramaphosa
Après l’Assemblée générale du COSAFA à Johannesbourg, Gianni Infantino s’est rendu au Cap pour s’entretenir avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa, comme il l’a fait avec plusieurs autres chefs d’État durant sa tournée africaine. Nul doute que les deux hommes ont évoqué la candidature de Patrice Motsepe.
Ce dernier n’a pourtant pas obtenu un soutien franc et massif de la part des autorités sud-africaines. Et pour cause : Cyril Ramaphosa et Motsepe sont beaux-frères, ce qui peut créer des craintes de conflit d’intérêts en cas d’accession de Patrice Motsepe à la présidence de la CAF. Dans une tribune, le Sud-Africain Mpho Tsedu, patron de l’Institute of Foreign Affairs, estime que cette absence de parrainage est un handicap : « En substance, la candidature de Motsepe n’a pas de soutien politique et n’est donc pas nécessairement une candidature soutenue par l’Afrique du Sud. »
Danny Jordaan a toutefois affiché sa confiance, rappelant que la présence de Gianni Infantino en 2017 avait porté chance au Malgache Ahmad, élu à la tête de la CAF cette année-là. « La dernière fois que le président de la FIFA est venu dans la région, le candidat de l’Afrique australe est devenu le président de la CAF. Et le voilà à nouveau. Le succès entraîne le succès », a glissé le patron de la SAFA.
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